Mes années passées à l’opéra, en tant que chef décorateur et scénographe, ont nourri cette recherche sur le temps du regard, de la narration, de l’espace et du vide (considéré comme un espace de jeu possible).C’est aussi l’opéra qui m’a conduit vers une peinture à l’aspect minéral, différente de la fresque, évoquant davantage un processus de pétrification, des techniques aux rendus mats, aux qualités absorbantes (absorption physique, de la lumière, du regard, du corps…), cette minéralité me permettant le grattage, le ponçage, l’altération, soit d’envisager le manque, de dire l’absence. L’absence ou “la part manquante”.
Envisager le manque, c’est se pencher sur les œuvres anciennes, mais c’est aussi envisager le réel sous la lumière des nouvelles avancées scientifiques. Comme cette idée qu’on retrouve dans le roman de José Carlos Somoza La théorie des cordes selon laquelle, au plus petit instant de Planck, la matière, n’ayant pas le temps d’être complètement, nous apparaîtrait morcelée, comme un gruyère, avec des trous.J’aime cette idée que le temps long et le temps court, que le passé et le présent (dans sa plus petite unité) se croisent dans l’absence. J’ai la conviction que cette absence a une force, qu’elle rend plus vibrante et plus vivante la matière, de la même façon que l’ombre dit la lumière.
Mon travail se construit sur cette absence, dans la croisée des lignes du temps.
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Red Dot Galerie Parcé sur Sarthe
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Musée Žemaičių dailės Plunge ( Lituanie )