Miadana Randriamorasata

C’est dans le refuge de ma chambre perchée au 7ième étage d’un HLM, que s’est tressé petit à petit mon amour pour le dessin. Mes feuilles et carnets de croquis entassés dans mes tiroirs ont laissé place avec les années à de grandes fresques murales. Un besoin de prendre place en tant que femme et d’envahir les murs des villes et villages de couleur et de poésie pour les partager avec tous.

D’origine malgache, je puise mon inspiration à la source; mes racines me nourrissent artistiquement et humainement.

Les femmes que je dessine et que je peins portent sur leurs coiffes des villes, où s’entremèlent leur culture, leur histoire.

Elles questionnent sur la condition humaine, sur la nature, le vivant, portent un regard sur le monde qui nous entourent. Elles interrogent la mémoire et l’importance de de ne pas oublier d’où l’on vient.

Que ce soit à la spray ou au pinceau, je créer en freestyle, c’est pour moi un moment de pure liberté où je laisse aller le geste la couleur la texture pour donner vie et rendre visible une émotion. »

Native de Toulouse, c’est en 2002 que je reviens dans la ville rose pour mes études à l’institut des arts. Je prends une claque visuelle, en découvrant dans la rue le graffiti et les cultures alternatives. Dans le chaos des bâtiments détruits par l’explosion d’AZF, je m’évade dans la peinture sauvage et peins à la spray mes premiers lettrages et personnages. Au début le trait est maladroit, pas forcément net. Peu importe, le plaisir de peindre avec mes potes me suffisait. En parallèle, je développe en atelier mes techniques de dessin, d’illustration et de peinture sur toile. Quel que soit le support ma soif d’apprendre et d’expérimenter ne s’arrête jamais.

Créatrice d’images sous toutes ses formes, je jongle aujourd’hui entre des projets de fresque murale, de peinture, d’illustration, de photographie et de performance au gré de mes rencontres et envies.

Je multiplie les projets et collabore avec diverses associations et collectifs. Ma fresque réalisée à Aubervilliers est intégrée dans la balade du street art avenue Grand Paris. Dernièrement, sous la casquette de directrice artistique, j’ai co-organisé aux côtés de Massa et Lucce une exposition collective pluridisciplinaire “Parle-moi d’elles’ à l’Aérochrome à Blagnac, réunissant une quarantaine d’artistes de la scène locale.

Mes connexions m’ont permis d’exposer seule ou en collectif à Londres, New York, Madagascar, en Métropole et l’île de la Réunion.