Issues des mythologies grecque ou latine, biblique ou évangélique, artistique ou quotidienne, les histoires que je raconte sont insérées dans une forme issue de l’art sacré : le retable.
Des iconostases aux tableaux d’autel, les liturgies ont très souvent utilisé le pouvoir exégétique de l’image afin de faire dire aux textes, aux paroles, aux gestes plus qu’ils ne pouvaient dire, plus que ce qui est perceptible dans l’instant.
Les retables qui « ornaient » les autels des églises et des chapelles, du fait de leur composition en plusieurs images (image principale, images des volets mobiles, images des prédelles, sculptures parfois) donnaient à voir un récit, linéaire à la base, dont les liens multiples (formes, couleurs, iconographie) en dénouaient peu à peu le sens et la rigidité temporelle et spatiale.
Mes retables sont construits sur ces bases, ils sont une méditation sur notre monde, sur son histoire et ses histoires, sur l’image qu’on s’en fait et qu’on s’en donne, sur celle qui nous est inculquée par les modèles dominants de pensée. Ni refus obstiné, ni approbation béate, ils sont un regard critique sur le monde qui nous fait à son image, que nous faisons à notre image, sur ses (auto-)représentations, sur les sacralisations développées par les poncifs iconographiques puissants employés comme des outils majeurs pour modeler nos pensées, nos désirs, notre vision.
Galerie Séraphine- Mende - 1° juillet au 15 août