





Emmanuel BORNSTEIN
Toulousain, travaille à Berlin
NB: Cette présentation est rédigée à partir des dossiers réalisés par le Conseil départemental de Haute-Garonne en 2021, à l’occasion d’une double exposition consacrée à l’artiste (Musée de la déportation et Château La Réole).
Un artiste « chercheur de traces »
Né à Toulouse en 1986 d’une famille du milieu théâtral, Emmanuel Bornstein suit sa scolarité au lycée Saint-Sernin. Il poursuit ses études entre l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier du Nantais Philippe Cognée, et l’Université des Arts de Berlin, dans celui de l’artiste Japonaise Leiko Ikemura. Et c’est dans la capitale allemande qu’il finit par s’établir en 2011. Il est aujourd’hui représenté par la galerie Crone à Berlin et à Vienne.
Reconnu comme une valeur montante de l’art contemporain et récompensé par plusieurs prix, il n’a que 22 ans lors de sa première exposition personnelle, à Paris, avant d’être exposé par près d’une quarantaine de galeries, musées et salons européens en à peine dix ans.
Influencé par le rapport à la couleur et à la matière de Bram van Velde et de Tapiès, il intègre très tôt à son univers pictural les formes en croix inspirées du plan du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau où fut déportée sa grand-mère, mais aussi les ombres fantasmatiques de Goya et les visages d’enfants de la Grande dépression photographiés par Dorothea Lange, ceux du Mémorial des enfants déportés de Serge Klarsfeld, et enfin ceux des jeunes Israéliens et Palestiniens séparés par des murs comme ils sont réunis par la guerre.
Souvent qualifié d’« artiste de la mémoire », Emmanuel Bornstein se perçoit davantage comme un « chercheur de traces », se jouant des supports, des formats et des formes d’écriture. Il travaille ses tableaux comme autant de palimpsestes, ces manuscrits médiévaux effacés à la pierre ponce par les copistes pour y accueillir de nouveaux textes. Passage après passage, couche après couche, l’objet se transforme, le signe revêt une nouvelle dimension.
Il conçoit donc les poussières du temps comme son matériau brut, le seul véritablement indispensable à son travail de recomposition d’un monde brisé, désintégré, qu’il cherche à reconstituer pour lui redonner sens.
Une démarche d’autant plus indispensable concernant la mise en récit de la période de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah que, pour Emmanuel Bornstein, sa « génération peut et doit s’emparer de cette histoire et de cette mémoire, pour les faire vivre autrement. »
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