




Mon processus créatif débute toujours par des notes consignées dans mes carnets — mots, lignes, formes — qui constituent mon matériau plastique premier comme des recueils de données émotionnelles. Je recompose ensuite toute cette matière en atelier. Le décalage chronologique entre la collecte et la notation des données et le travail en atelier fait qu’elles ne subsistent plus que comme traces, strates, marques, sédiments. Mes dessins sont des dessins en réponse indirecte. C’est nécessairement une expérience de la durée, oscillant entre permanences et métamorphoses infimes. C’est pour cela que le travail sériel occupe une place importante dans ma pratique, et que mon dessin est un dessin non figuratif et pas abstrait. Mes sujets de prédilection s’articulent autour du corps, de l’organique, des questions relatives à l’altérité, son intimité, ses corps et ses paysages d’existence. Contours, géographies, espaces, territoires sont des sujets formels récurrents. Je produis un dessin de l’infime et de l’intime.
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