




“Je suis une sorte de collectionneur-chiffonnier. Mon atelier à Montpellier ressemble à un souk ou sont entassés et répertoriés les tissus que je récupère. Dans mes stocks, du sol au plafond j’aime puiser mon inspiration. Il y a des Tapis du Tinariwen où vivent les touaregs nomades, mais aussi des tee shirt floqués aux motifs urbains colorées, des drapeaux et même des tapisseries ou canevas trouvés simplement sur des trottoirs..”
A partir de tout ce matériau, l’artiste mixe couture, peinture, dessin et collage. “Je me vois comme un tisseur de liens qui donne à voir un univers protéiforme”.
Ce travail dit la richesse, la fécondité, l’agrément de composer entre eux des éléments issus de cultures différentes. Un va-et-vient entre les continents comme la navette sur le métier à tisser.
Comme l’araignée je tisse, patiemment, un réseau complexe de formes et de mots, délimitant des zones picturales, des espaces, traçant des rhizomes entre l’occident et l’orient, l’Europe et l’Afrique ou je suis né. .
Le fil pour recoudre la mémoire et tendre l’arc.
Ma pratique est basée sur l’idée du lien, de la rencontre et de la coexistence d’éléments civilisationnels divers et variés. Je réalise des fresques monumentales qui sont réalisées avec des vêtements, tapis et tissus divers. Tout cela est récolté chez Emmaüs et autres partenaires mais aussi dans la rue etc… et assemblé grâce à la collaboration et la créativité d’une communauté hétéroclite: Des compagnons d’Emmaüs, des travailleurs sociaux, des résidants d’ EPHAD, des sans papiers, des services civiques, des étudiants, d’anciens détenus, des bénévoles….
La couture, sous toutes ses formes et de toutes les couleurs, rassemble concrètement
et métaphoriquement les tissus et les personnes.
Mon travail met en avant des objets réemployés, des tissus, parfois insignifiants et pourtant imprégnés de la mémoire du monde. Mon objectifs et de rassembler les gens, les initier à ma pratique. Constituer une équipe, une famille qui oeuvre ensemble et s’épanouisse sans frontières.
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Bio
Philippe Jacq est né en 1971 à Oran ou j’ai grandi, et vit à présent à Montpellier.
Après des études aux Beaux-Arts de Metz et aux Arts Décoratifs de Strasbourg, il réalisé pendant quelques années en autodidacte des films expérimentaux, tournés la plupart du temps en super 8 ou 16 mm, notamment de nombreux portraits d’artistes: Louise Bourgeois, Jannis Kounellis, Gilbert et George…
Depuis 2001, il se consacre principalement à une pratique autour du textile, tout en pratiquant aussi la céramique.
Ces trois dernières années, Philippe Jacq s’est orienté vers un travail collégial d’installation in situ: installation d’une fresque participative en tissu de 3 x 80 m dans le centre d’art Quartier Général en Suisse; une autre de 3 x 120 m à Strasbourg dans le centre d’Art Apollonia Art exchange avec une centaine de personnes impliquées dans la réalisation de la fresque.
Expose régulièrement en galerie.
Il a des pièces dans des collections privées et publiques: MUDAM Luxembourg, FRAC Alsace et Pays de la Loire, FNAC Paris.
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