PROUCHET DALLA COSTA Emilie

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Sculpteur
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Mrs. Emilie Prouchet Dalla Costa

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Emilie PROUCHET-DALLA COSTA

Dans son atelier, la sculptrice Emilie Prouchet Dalla-Costa passe de la conception d’une oeuvre sur ordinateur au masque, au chalumeau et aux engins élévateurs pour leur donner vie. Car la plupart de ses créations sont des oeuvres monumentales qui trouveront ensuite place dans l’espace public.

Montauban avait déjà un archer qui bandait son arc. Elle va maintenant accueillir « les flèches d’Héraclès »: une proposition d’Emilie Prouchet-Dalla Costa qui fera explicitement référence à cet Héraclès Archer, une oeuvre-phare de Bourdelle. C’est l’une des oeuvres retenue par la ville de Montauban après un concours lancé en juin 2018 pour rendre hommage à son sculpteur emblématique.
Dans son oeuvre, l’artiste du XIXè ne montre pas les flèches du héros, mais uniquement le Dieu qui bande son arc, prêt à lâcher ses flèches. Un siècle après, l’artiste de Négrepelisse vient donc compléter l’oeuvre en proposant la volée de flèches qu’aurait pu envoyer l’archer.
Armée avant tout d’un chalumeau et d’un masque, l’artiste a peaufiné une par une les flèches sorties du carquan du Dieu Héraclès.
«C’est une oeuvre d’environ 4,50 mètres de haut, représentant une volée de flèches plantées dans le sol. Les grandes flèches d’acier corten dont le socle sera dissimulé sembleront plantées directement dans la terre. L’orientation des flèches viendra du musée Ingres où un plâtre d’Héraclès Archer est conservé».
La sculptrice réalise là une oeuvre qui a deux caractéristiques avec ses oeuvres déjà installées: le choix de l’acier corten et une certaine monumentalité.
Car à 35 ans, la sculptrice a déjà réalisé huit sculptures dans l’espace public, à chaque fois en proposant des oeuvres monumentales lors des concours ouverts par les collectivités. Pour poursuivre ce travail et pouvoir proposer des oeuvres aux dimensions importantes, l’artiste est d’ailleurs en train de se créer un nouvel atelier.
A son matériau de prédilection, l’acier, l’artiste mêle également parfois le verre, qu’elle travaille en partenariat avec de jeunes artisans de Cordes-sur-Ciel et avec Régis Anchuelo, meilleur ouvrier de France pour le verre.
« Le principe d’associer le métal au verre donne une dualité intéressante. Le côté rugueux, brut de l’acier offre évidemment un contraste avec l’aspect lisse, pur et malléable du verre. C’est un peu la même idée quand je rajoute de l’or par électrolyse. Il y a l’acier corten, avec sa couleur de rouille et le côté clinquant de l’or qui entrent en contradiction et créent une tension qui peut parfois être intéressante. Je l’avais notamment utilisée pour les trophées du championnat du monde d’endurance équestre, que j’avais réalisés pour le Sheikh Mansoor à Abou Dhabi. Ils avaient validé le travail… mais cela a viré un peu au gag à la frontière: les douaniers ont retenu les trophées croyant qu’il s’agissait d’or brut! ».
Mais le matériau phare de l’artiste reste cet acier corten, qui permet un rapport immédiat à l’oeuvre : l’acier et sa texture rouillée, oxydée, instaure un rapport entre l’art et la nature, rappelant parfois certains éléments comme l’écorce des arbres. Le métal et sa rouille apparente forment un duo qui mêle solidité et fragilité, le côté intemporel d’une oeuvre d’art et sa prise au temps.
Ce matériau permet à l’artiste de traiter les thèmes qu’elle affectionne, et qu’elle va chercher dans les anciennes civilisations, dans les mythes ou dans l’histoire des sciences.
C’est après un voyage en Amérique Latine que son intérêt s’est ainsi porté sur les rites et coutumes précolombiennes, ouvrant une réflexion plus large sur la relation qu’entretient l’art avec certains mythes. Son travail se développe dès lors autour de la question du primitivisme et du regard que porte l’homme moderne sur les us et coutumes des sociétés tribales.
Ces réflexions ont notamment donné naissance à Rayo, un monumental disque solaire composé de multiples lames-rayons en acier qui se déploient dans une oeuvre de 4 mètres de diamètre et de 5 mètres de haut, à Tournefeuille.
Avec la volée de flèches qui va percer le sol de Montauban, on change apparemment d’univers: cette sculpture s’inscrit davantage dans l’histoire de l’art occidental, mais le thème même retenu par Bourdelle, cet archer bandant son arc, peut évidemment renvoyer à toutes les civilisations existantes.
L’artiste boucle ainsi la boucle, entre son attrait pour les civilisations anciennes et son ancrage artistique dans son propre territoire.

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Emilie Prouchet- Dalla Costa, est née en 1984 et travaille à Négreplisse (Tarn-et-Garonne).
Depuis 2015, elle enseigne les arts plastiques et le design à l’université Toulouse Jean Jaurès en parallèle de sa carrière artistique.

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Principales oeuvres dans le domaine public régional:
• Commande publique de la ville de Montauban, oeuvre monumentale en acier Corten et or, Les flèches d’Heracles, d’après Antoine Bourdelle, 2018
• Monument au morts de la commune de Parisot, 2017
• RAYO, sculpture monumentale, commande publique pour Tournefeuille (31).
• Monument souvenir pour le centenaire de la guerre de 1914-18. Commande publique, commune de Saint-Vincent (31) .
• En chemin, sculpture monumentale pour le Lycée polyvalent de Valence-d’Agen, Réalisation au titre du 1% artistique
• A la source, sculpture monumentale commandée par Nègrepelisse pour la Place des Potiers.

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