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Cailhol, Aveyron

 

75x55cm – 29 sept 2002 –

Cailhol est né en Aveyron, il y a plus de 70 ans et continue à y vivre. C’est là qu’il a construit l’essentiel de son oeuvre, qui passe de scènes figuratives inspirées par la campagne qui l’entoure à des paysages abstraits qui virent au fantastique, le tout à l’aide d’un simple stylo bille.

Cailhol n’aime pas voyager. Il est né en Aveyron, y vit toujours et c’est dans ses terres que s’inscrit son parcours d’artistes, même si sa peinture n’a jamais été franchement réaliste. “Dans les années soixante-soixante-dix, j’ai réalisé des peintures qui représentaient des moments de la vie à la campagne, des personnages et des animaux cernés de noir avec une recherche dans les nuances de couleur,  ce qui leur donnait un aspect quasi religieux”, explique l’artiste.
Autodidacte, Cailhol découvre l’histoire de l’Art au travers de magazines et  approfondit sa technique de peinture à l’huile en reproduisant d’après photos, des œuvres de Van Gogh, Gauguin, etc… Il va d’ailleurs très vite commencer une collection de livres d’art qu’il ne cessera jamais d’étoffer.

“Je peins et dessine par besoin quasi physique ; dès qu’un dessin est terminé je commence le suivant”.

Son oeuvre se caractérise alors par ce double ancrage, dans sa terre aveyronnaise et dans l’histoire de la peinture, qui le pousse à chercher une certaine stylisation. Les lignes se déforment, les personnages apparaissent plus anguleux, la couleur plus lumineuse est utilisée par aplats.

En 1977, son style se transforme radicalement et aboutit aux peintures fantastiques, de grands paysages oniriques sans aucune présence humaine. L’artiste enrichit sa technique en associant alors peinture, collages, crayon.

L’artiste a toujours été fasciné par les civilisations disparues et leurs vestiges, aussi bien les précolombiens que les statues-menhirs du Sud Aveyron. C’est ainsi qu’il crée des oeuvres qui finalement racontent un monde détruit par quelque cataclysme et dont il ne reste que des vestiges… tout en restant fermement ancré à sa terre.

Du religieux, par le biais des statues-menhirs, l’artiste est vite passé à quelque chose d’un peu plus … fantastique. “Quelque soit la technique, il y a dans mon oeuvre des sujets récurrents, et je pense que cette veine fantastique, que j’ai développée par la suite était présente dès mes premiers travaux”.

Cette injection d’éléments fantastiques au sein d’un univers figuratif se voit notamment dans la série «parties de campagne» , directement issue des peintures paysannes de ses débuts dans laquelle l’espace est complètement rempli de personnages et d’objets. Au premier abord une scène banale de vie quotidienne, mais en regardant mieux, le spectateur découvre une infinité de  seynettes qui cohabitent, plusieurs univers qui se cotoient. On la retrouve également dans les livres, où l’artiste crée, sans se poser la question de définir son univers: “Certains livres comme ceux qui concernent les champignons s’appuient sur un travail concret, les autres (cranepelotes, oisofer , …) sont totalement imaginés. J’écris les textes dans tous les sens du terme : invention puis écriture à la main lors de l’élaboration du livre sachant que chaque livre n’existe qu’en un seul exemplaire’.
Petit à petit, année après année, son oeuvre évolue, à la fois dans ses sujets, pour s’affranchir de plus en plus de la figuration, et dans sa technique, l’artiste privilégiant rapidement le dessin, un dessin qui se doit d’être juste au premier trait, puisqu’il privilégie le stylo bille qui n’autorise aucun repentir.
“Dans le dessin il y a une recherche de la difficulté avec la suppression de la couleur. La technique s’est simplifiée et depuis 2001, l’artiste se consacre exclusivement au dessin au stylo bille, avec parfois deux couleurs (rouge et noir), parfois une seule.

Cailhol est né en Aveyron en 1942.

Oeuvres visibles à la galerie Annotiau, Rodez.

L’Abbaye de Beaulieu en Rouergue a consacré à l’artiste une grande exposition l’été 2017, et édité pour l’occasion un catalogue, et un de ses livres, « la belle histoire », en vente sur leur site. (25 €).
Association culturelle de l’abbaye de Beaulieu en Rouergue 82330 Ginals.

L’artiste va continuer à alterner les « Dessins fantastiques » et une veine plus réaliste, avec par exemple une série de natures mortes comportant des livres et divers objets. Dans les dessins fantastiques, l’artiste propose des compositions parfaitement équilibrées, qui jouent avec le vide: les éléments représentés se serrent les uns contre les autres sur une toute petite partie de la feuille, le reste étant laissé totalement blanc. Le vide non pas comme élément de respiration mais au contraire comme quelque chose d’asphyxiant, qui prend toute la place.

Mais les statutes-menhirs ne sont jamais loin: en 2015, il réalise une série de dessins intitulés «méga lithes» , en deux mots, pour marquer leur originalité, leur différence. traits au stylo bille, parfois agrémentés de collages.

Comme des amis lui font remarquer que ces dernières statues n’ont plus grand chose à voir avec les statues menhirs du Sud Aveyron, il leur invente une histoire… et les dote d’un univers propre. L’artiste qui travaille beaucoup par série a donc enrichi le patrimoine aveyronnais: il y avait les statues menhirs, il y a maintenant les dessins de Cailhol. Tout aussi énigmatiques, et qui posent autant de questions à ceux qui les regardent.

 

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