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Olivier Chevalier, Mauguio (34)

Le plaisir de l’harmonie

 

Certains artistes, dans tous les arts, arrivent à créer des oeuvres qui dégagent un faux sentiment de facilité, d’évidence. La peinture d’Olivier Chevalier en fait partie: chaque oeuvre propose des harmonies et des équilibres qui semblent aller de soi… Un sentiment de plaisir partagé qui demande évidemment une grande maîtrise de son sujet.

Au départ, une ambiance colorée, une harmonie qui accroche le regard. Et puis l’oeil se plonge dans la toile et entraperçoit ici, une maison qui se devine, là un visage, parfois un paysage de forêt ou de montagne.

Olivier Chevalier essaie de tenir en équilibre cette double attirance: une harmonie abstraite et quelques éléments figuratifs, qui se lisent dans ce sens-là: le figuratif n’est pas (ou rarement) l’élément premier, il vient juste pour permettre de s’attarder un peu plus sur la toile.

L’artiste le dit clairement: “Je ne pars jamais d’un sujet. Je ne veux aucune contrainte au départ, je mets de la matière, je recouvre, j’étale, je râcle parfois jusqu’à retrouver le bois, je rajoute des pigments ou du décapant, je change d’outil, je cherche jusqu’à ce qu’une ambiance se dégage”.
Olivier Chevalier a dû patienter pour parvenir à cet équilibre, pour des raisons liées à l’acceptation de ce que l’on fait et de ce que l’on est.

“Je ne mets presque jamais de titre à mes toiles. Je souhaite que le ‘récepteur’ se sente libre dans son interprétation. Parfois, des personnages ont besoin d’être précisés, parfois il me semble que la toile se tient mieux si elle reste dans l’abstraction. J’aime rester sur le fil. Pour ce personnage, la main était plus importante que le visage; ici, les formes sombres évoquent des présences, cela n’aurait rien apporté de les préciser. Ce qui est certain, c’est que je considère que je n’ai pas de message à délivrer, j’essaie juste de construire un univers cohérent qui permet d’ouvrir un dialogue avec les autres”

Pendant des années, il a donc mené de front son travail artistique d’un côté, et un travail de designer d’espaces commerciaux de l’autre: “C’est pour cela que dans mon travail artistique, je ne veux m’imposer aucune contrainte: c’était un contre-point au travail d’aménagement intérieur qui, lui, au contraire, vise à trouver des solutions en tenant compte de nombreux paramètres”.

Pas de contraintes donc de couleurs, de formes ou de matières: Olivier Chevalier utilise l’acrylique, l’huile, les pigments, le fusain, les pastels, crayons… et recouvre aussi bien toiles, cartons, bois, dans tous les formats possibles.

Bref, un nouveau départ pour chaque création.

Et puis les formes apparaissent dans la matière. Parfois, il les souligne jusqu’à en faire le sujet principal. La plupart du temps, il ne fait que les ébaucher, quitte à utiliser une loupe pour rester au plus près de la matière et de ce qu’elle suggère.  “Je ne mets presque jamais de titre à mes toiles. Je souhaite que le ‘récepteur’ se sente libre dans son interprétation. Parfois, des personnages ont besoin d’être précisés, parfois il me semble que la toile se tient mieux si elle reste dans l’abstraction. J’aime rester sur le fil. Pour ce personnage, la main était plus importante que le visage; ici, les formes sombres évoquent des présences, cela n’aurait rien apporté de les préciser. Ce qui est certain, c’est que je considère que je n’ai pas de message à délivrer, j’essaie juste de construire un univers cohérent qui permet d’ouvrir un dialogue avec les autres”.

Cette façon de faire qui vise à attendre que le tableau “se tienne” peut prendre quelques heures comme elle peut prendre six mois. Encore une citation pour créer quelques passerelles, citation qu’on attribue à quantité d’artistes, notamment Picasso: à une dame qui regardait un de ses dessins et qui lui dit: ‘Cela a dû vous prendre cinq minutes’, l’artiste aurait répondu: “Non, madame, soixante ans et cinq minutes”.

Olivier Chevalier préfère évoquer un autre artiste, mais l’idée est la même: la recherche d’une harmonie qui sera évidente au premier regard est le fruit d’un long labeur pour l’artiste, labeur dont le spectateur n’aura pas idée: “Francis Bacon parle d’accidents qui obtenus grâce à l’inconscient perdent en force à partir du moment où l’intellect entre en jeu”.
Cette harmonie quelque soit la construction géométrique ou quelque soit la palette a donc demandé du temps à l’artiste, et des exigences qu’il s’est lui-même imposées: “J’ai eu une période où je travaillais dans les bruns, les ocres, bref une palette un peu éteinte. Pour m’en sortir, je me suis imposé une contrainte: c’était il y a une dizaine d’années, j’ai demandé à ma femme d’aller choisir les couleurs et j’ai travaillé avec ce qu’elle m’a rapporté… Depuis, c’est vrai, ma palette est à la fois plus variée et plus lumineuse”.

Une palette qui convient parfaitement à cette peinture, étroitement liée à une notion de plaisir: Plaisir de peindre pour l’artiste, plaisir de s’attarder sur ces harmonies, ces équilibres de construction pour celui qui regarde.

Article paru en juillet 2018

Site web de l’artiste

 

Bio

Olivier Chevalier s’est formé à l’Ecole Corvisart, où il acquiert une formation très technique (lettrage, graphisme), complétée par une formation aux Arts appliqués, où il se forme aussi bien à la peinture qu’au design espace. Pendant de nombreuses années, cette double formation lui permettra de mener cette double activité, avant de se consacrer uniquement à la peinture depuis 2015.

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