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En Ariège, le tragique suicide de l’artiste inclassable Claudius de Cap Blanc

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En Ariège, le tragique suicide de l’artiste inclassable Claudius de Cap Blanc

 

crédit: L’Affabuloscope

 

L’artiste Claudius de Cap Blanc s’est donné la mort le 11 novembre, dans son Jardin vulvolitique qui avait été peu avant saccagé sans qu’on sache par qui. On a retrouvé à côté de son corps une lettre et une arme à feu.

Claudius de Cap Blanc – de son vrai nom Jean-Claude Lagarde – était né en 1953 dans une famille paysanne ariégeoise, dans une fratrie nombreuse (sa mère a eu dix enfants).

Il était resté en Ariège où il était connu à plusieurs titres: l’inventeur des machines improbables réunies au musée de l’Affabuloscope (plus de 650 œuvres), qui lui est dédié, au Mas d’Azil; l’empêcheur de tourner en rond, qui s’est retrouvé à de multiples reprises, en conflit avec les collectivités; le créateur du « jardin vulvolithique » dans la forêt ariégeoise; l’artiste engagé qui tenait avant tout à sa liberté absolue de créateur.

Dans la première partie de sa vie créatrice, l’artiste a donc réalisé plusieurs centaines de machines qu’on peut aujourd’hui voir au musée privé de l’Affabuloscope, au Mas d’Azil, projet qui a pu voir le jour grâce à un mécène,Michel Malbec, architecte à la retraite et amateur d’art tombé sous le charme de ce travail, et à l’artiste Fred Noiret qui a consacré deux ans à rénover le musée que l’artiste avait conçu dans une ancienne usine mais qui ne pouvait être ouvert au public, faute d’avoir respecté les normes obligatoires.

À partir de 2007, Claudius de Cap Blanc se consacre à la vulvographie, peintures et gravures sur les rochers et les arbres des Pyrénées ariégeoises et dans des lieux publics, suite à une conférence du préhistorien Jean Clottes sur « Le signe de la vulve ».
Claudius de Cap-Blanc s’exprime à partir de là partout où bon lui semble, sans tenir compte des réglementations. Il sera ainsi poursuivi en justice en 2013, « pour avoir exprimé, à plusieurs reprises, son art à un endroit inapproprié » (l’entrée de la grotte du Mas d’Azil). L’artiste avait agi en toute conscience pour protester contre les projets d’art contemporain hébergés dans la grotte, par un accord passé entre le lieu et l’Etat via la Drac. Cette aventure lui vaudra deux mois de prison.

L’artiste poursuit néanmoins son œuvre et ses gravures, avec ce motif unique, la vulve, sur un endroit précis, à 1500 mètres d’altitude dans les Pyrénées ariégeoises, au-dessus de Foix, pour créer son “Jardin vulvolithique”.
Début novembre, l’artiste découvrait dans ce jardin le saccage d’un arbre totem et de certaines de ses gravures, sur le millier de gravures de vulves qu’il avait réalisées en quinze ans.
A plusieurs reprises, l’Office National des Eaux et Forêts avait mis en demeure l’artiste d’arrêter de porter atteinte à l’intégrité d’un bien naturel, la Forêt ariégeoise, mais peine perdue.
Sa disparition signe la fin d’une aventure artistique atypique d’un réel « empêcheur de tourner en rond ».

Le Musée de l’Affabuloscope a rendu hommage à l’artiste samedi 20 novembre, artiste  “suicidé, non, immolé comme il l’a écrit, par des cons, d’anonymes corbeaux et vandales, dont les destructions évoquent le goût affirmé pour la jouissance par le viol« .

Machine exposée au musée de l’Affabuloscope, Le Mas d’Azil

 



 

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