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Décès de Daniel Cordier, dont une grande partie de la collection est exposée aux Abattoirs à Toulouse

 

Daniel Cordier et Alain Mousseigne, “Les désordres du plaisir”, les Abattoirs, crédit photo. Jean Claude Planchet

Daniel Cordier est décédé le 20 novembre à l’âge de 100 ans.

L’ancien secrétaire de Jean Moulin était l’un des deux derniers compagnons de la Libération encore en vie.

C’était également un marchand d’art et collectionneur qui avait fait une donation à l’Etat, celui-ci ayant mis une grande partie de cette collection en dépôt au Musée des Abattoirs, à Toulouse.

Eléments biographiques extraits de la page que lui consacre le Musée des Abattoirs, Toulouse.

Ancien secrétaire de Jean Moulin pendant la Seconde guerre mondiale, Daniel Cordier, marchand de tableaux et collectionneur, est à l’origine d’une des plus grandes donations d’œuvres d’art à l’Etat français, dont la grande majorité est en dépôt à Toulouse, aux Abattoirs.

Daniel Cordier achète sa première œuvre en 1946, une toile abstraite de Jean Dewasne. S’y ajoutent rapidement des œuvres de Hartung, de Staël, Soutine ou Braque.

Il ouvre en 1956 sa première galerie à Paris, qu’il va tenir huit  ans. Il en inaugurera une autre à Francfort en 1958 et encore une à New York en 1960.
Outre Dubuffet et Michaux, il fut le marchand de Hans Bellmer, Fred Deux, Dado, Matta, Bernard Réquichot, Manolo Millares, Jean Dewasne, etc.
Il ferme sa galerie parisienne en 1964.

Une grande donation militante. En 1973, il est invité à siéger à la commission d’achats du Musée National d’Art Moderne, futur Centre Georges Pompidou. C’est dès ce moment que germe l’idée d’une donation. Elle sera constituée par sa collection initiale mais aussi par des achats successifs explicitement destinés au musée. Celle-ci s’étalera sur plus de seize ans, jusqu’à son officialisation en 1989. Ce sont finalement 550 œuvres qui rejoignent la collection du Musée National d’Art Moderne.

Deux axes majeurs soutiennent cette donation :

  • Pour les artistes célèbres, dont le musée détient déjà des ensembles (Dubuffet, César, Hantaï ou Matta), il complète le fonds existant.
  • Pour les artistes  encore trop méconnus (Michaux, Réquichot, Dado, Fahlström, Millares ou Gabritschevsky), il constitue pour chacun le groupe d’œuvres le plus complet.

1999, l’enrichissement toulousain. En 1999, une partie de la donation est mise en dépôt à Toulouse, aux Abattoirs. En 2005, c’est la quasi-intégralité qui y est mise en dépôt, selon la volonté de Daniel Cordier et grâce aux efforts d’Alain Mousseigne, son directeur. En juin 2005 est inaugurée l’exposition Merci Monsieur Cordier, qui offre un panorama complet de cet ensemble (comme en 1989 au Centre Pompidou).

L’histoire aurait pu s’arrêter là et la donation se contenter de vivre sa vie aux Abattoirs. Mais Daniel Cordier continue de réunir toutes sortes d’objets hétéroclites: pierres de rêves chinoises, racines, ossements, fétiches et totems, etc., qui voisinent avec les œuvres de Bernard Réquichot ou Henri Michaux.
Le directeur des Abattoirs l’incite alors à montrer ces objets au public. 2006, exposition Pas le Trocadéro, pas le musée d’Athènes: des vertèbres et côtes de baleines, un présentoir de faux cols de chemises, des tabourets éthiopiens, des faucilles à riz du Cambodge, etc. Tous ces objets côtoient les œuvres d’Hantaï, Robert Morris, Jean Pierre Raynaud ou Dubuffet.

L’expérience s’avère concluante. Le Centre Pompidou accepte un enrichissement de la donation centrée sur ce type d’objets, qui ne seront jamais exposés seuls, mais toujours accompagnés de tableaux et de sculptures. Réciproquement, les tableaux et sculptures ne seront plus jamais présentés qu’aux côtés d’une sélection de ces objets.

2007, Nouvelle donation entérinée. Les objets proviennent de quatre grandes aires géographiques : l’Afrique, l’Asie, l’Océanie et les Amériques. S’ajoutent à cela des objets de curiosités.  En 2009, l’exposition “Les désordres du plaisir”, présentée conjointement au Centre Pompidou et aux Abattoirs, officialise ces nouveaux dons.

 

 



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