Rencontre avec Patricia Combacal, Toulouse, Haute-Garonne
Photographe-plasticienne, Patricia Combacal vit à Toulouse où elle travaille et où ont eu lieu jusqu’à ce jour les expositions qu’elle a réalisées.
Autodidacte, elle s’est formée à la photographie au sein de l’atelier municipal, puis à la pratique du dessin contemporain avec un focus sur le livre d’artiste dans le cadre de l’un des cours du soir de l’école des Beaux-Arts, l’isdaT, pendant six ans.
Sa pratique de plasticienne constitue l’un de ses trois métiers. L’artiste est également orthophoniste et psychanalyste. « Dans ma vie et dans ma façon de travailler, mes trois métiers sont liés : je dirais que mon travail autour de la vie psychique et du langage infuse l’ensemble de ma pratique artistique« , précise-t-elle.
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La démarche artistique
« Tout commence par le journal intime que je tenais, enfant. En effet, non seulement mon journal m’accompagne encore aujourd’hui, mais il demeure premier dans mon processus de travail, véritable petit laboratoire à la fois de mon travail d’écriture, de l’élaboration de mes séries photographiques, et de la conception de mes installations.
Désormais, mon journal est devenu « extime » : matière introspective et témoin sensible, il constitue une rubrique à part entière de mon site internet. Mon écriture va par fragments, comme vont les souvenirs, et fait la part belle à certaines citations, bribes de paroles entendues et glanées, comme, par exemple, les perles d’enfants.
Chronologiquement, est également intervenue très tôt la photographie.
Il s’agit encore aujourd’hui d’une photographie argentique en couleur dont le traitement et les retouches sont numériques.
Plus récent, le dessin est quant à lui d’une ligne claire, tout petits formats de carnets de croquis portés sur les murs au marqueur de peinture à l’aide d’un vidéoprojecteur.
Les installations associent ces trois médiums à de petits éléments de mobilier vintage détourné pour raconter une histoire, faire part d’un sentiment, d’une émotion, d’un souvenir fondateurs.
Par le biais de ces différents médiums, il est toujours question de révéler ses propres émotions au Regardeur.
C’est également dans ce sens que mes installations intègrent très régulièrement le médium olfactif.
Ces dernières années, trois installations participatives ont donné lieu à la réalisation d’une trilogie auto-éditée« .
Thèmes privilégiés
- La vie intime, le sentiment amoureux. La vie psychique et ses productions : affects, souvenirs, rêves, inquiétante étrangeté…
- Le langage
- La mutation. Le corps. La peau. La représentation du genre
- La frontière entre fiction et réalité
« Pour conclure, je voudrais préciser que la dimension du travail in situ revêt un intérêt particulier pour moi du fait de mon attachement aux lieux. J’apprécie de concevoir une exposition en intégrant à ma proposition la dimension symbolique éventuelle du lieu ainsi que certaines de ses spécificités. Par exemple, pour ma dernière exposition en date, je rêvais depuis longtemps de présenter ma vaste fresque photographique de corps d’aujourd’hui intitulée « P.iels » dans une chapelle« .