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Rencontre avec Lydie Questier

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Rencontre avec Lydie Questier, Le Grau-du-Roi (30)

Lydie Questier a longtemps vécu en Normandie, et déjà dans cette région verdoyante, elle était attirée avant tout par l’univers aquatique, que ce soit les bords de Seine ou les bords de mer.

Depuis vingt-cinq ans, elle vit maintenant dans le Sud. Les pâturages normands sont loin, mais le bord de mer est toujours là, ce qui est le principal: “L’eau est vraiment un élément fondamental, à la fois dans mon existence et dans ma pratique artistique”, précise l’artiste.
Aujourd’hui, installée devant les bords de la Méditerranée, le sujet reste un bord de mer, l’artiste aime toujours autant travaillé sur le motif, mais la palette a évidemment changé. “Mes tableaux en Normandie portaient aussi souvent sur les ambiances maritimes, mais portaient une autre palette, sans doute plus proche de celle du grand maître des lieux, Eugène Boudin: des ciels plus chargés en nuages, des bleus plus grisés. Dans le Sud, on a évidemment des lumières plus fortes et donc des couleurs plus affirmées”.

Dès ces années normandes, Lydie Questier peignait les paysages à l’huile et continue aujourd’hui. Elle n’a pas commencé directement par ce medium mais y est venu par un cheminement naturel. L’artiste a commencé à apprendre dessin et peinture à l‘âge de 10 ans: crayon, fusain, aquarelle, perspective.  Elle complète ensuite en se familiarisant avec la gouache, l’acrylique et la peinture à l’huile.
Du jour où j’ai découvert la peinture à l’huile, cela a vraiment été un coup de coeur. C’est arrivé au moment où j’avais un professeur qui nous emmenait dans la nature: Honfleur, Etretat, les bords de Seine”.
Je fais des paysages à l’huile sur des formats qui font maximum 70 x 50. La raison est tout simplement pratique: c’est un format compatible avec une peinture en plein air, sur le motif. Quitte ensuite à compléter en atelier. Je démarre toujours au fusain, en mettant la ligne d’horizon et quelques repères. Je ne passe jamais par un quadrillage, même quand je représente une rivière avec des arbres et davantage d’éléments qu’un paysage marin”.
Une fois les bases posées au fusain, Lydie Questier passe à un jus terre de Sienne pour bien poser les valeurs avant de passer à l’huile.
Je commence alors toujours par le ciel pour qu’il reste pur. C’est ce que m’a enseigné mon maître à Rouen, et c’est la façon de faire la plus classique. Je cherche un effet d’ensemble. Le ciel, tout de suite et sur place. Cet élément-là, je sais que je n’y retouche plus après”.
Elle poursuit avec la mer, parfois uniquement la mer, parfois aussi les abords, la végétation, les arbres éventuels, mais là, elle peut prendre son temps: “Je sais que je peux intervenir à nouveau à l’atelier. Je prends pour cela toujours une photo de la scène avant de ranger mon chevalet”.

L’intérêt du travail en atelier est évidemment différent de la peinture sur le motif: il permet le recul, à la fois par rapport à la scène qu’on n’a plus sous les yeux et et par rapport au temps: s’il faut plusieurs jours pour achever une oeuvre, voire plusieurs semaines, l’artiste les prend. “Cela permet de voir des éléments qui ne sont pas logiques, mais qu’on n’avait pas forcément  remarqués quand on était immergé dans la scène”.
De paysages en paysages, Lydie Questier s’absorbe dans les atmosphères aquatiques qui l’entourent.



 

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