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Rencontre avec la catalane Abel Burger – une réputation qui s’établit dans la discrétion

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Rencontre avec la catalane Abel Burger
“Aujourd’hui, je cherche à renforcer la cohérence de mon travail”.

Basée à Port-Vendres, Abel Burger a connu sa première exposition en galerie en 2019, à l’Isba à Perpignan. Progressivement, son travail a attiré de plus en plus les amateurs d’art, galeristes, collectionneurs ou acteurs du monde de l’art au point qu’aujourd’hui, elle peut choisir de se concentrer sur des lieux ou des rencontres qui lui semblent apporter quelque chose à la fois à sa création et à celle ou celui qui l’expose. Focus sur l’agenda bien rempli de l’artiste en 2025.

Les figures levées. 80 x 110 cm. Papier/bois. Collage, graphite, crayons de cire et de couleur

 

Abel Burger – crédit Thomas Kraus

Abel Burger reste et restera toujours discrète, concentrée sur son travail. Cela ne change pas avec une année 2025 qui confirme un intérêt sans cesse croissant pour son travail de la part du milieu de l’art.

Cette année, l’artiste a déjà participé à la foire Outsider Art Fair à New York avec une galerie spécialisée en art brut, Pulp.

Elle va poursuivre avec d’autres rendez-vous programmés cet automne et cet hiver, notamment une exposition à la galerie Escales à la Halle Saint Pierre, une galerie parisienne spécialisée dans l’art brut.

Je ne me retrouve pas forcément sous cette dénomination, mais c’est vrai que je n’ai pas fait d’école d’art et que par ailleurs je traite de thèmes qui touchent à la mystique, à la spiritualité, aux mythes, des éléments que l’on retrouve souvent dans l’art brut. Donc il y a une cohérence malgré tout”. 

Abel Burger a aussi été sollicitée par le Château de Jau, dans les Pyrénées-Orientales, qui lui a confié l’intégralité de son ancien chai pour exposer son travail tout l’été, après la grande monographie que le château avait organisée l’an passé autour du travail de Nicolas Cussac.

Pour cette  exposition-événement, l’artiste a réalisé une fresque, qui encadre quatre dessins qu’elle a encollés sur des panneaux de bois.
J’ai réalisé une première fresque dans la Chapelle de Case de Pênes en juin 2024, et depuis, c’est une technique que j’ai reprise. C’est pour moi un retour à la peinture, mais qui se fait en phase avec le lieu: cela peut être des lieux qui ont été habités dans le passé, des lieux qui ont une histoire comme cette chapelle, ou des lieux habités actuellement par des gens intéressés par mon travail”.

Abel Burger a ainsi réalisé récemment une fresque chez un collectionneur, en pays catalan.
Toujours en lien avec ces fresques et leur inscription dans un passé artistique qui remonte à l’antiquité, Abel Burger s’est rendu au printemps 2025 en Italie, notamment à Rome et Naples pour mieux connaître le travail des étrusques.

Un travail qui nourrit maintenant son travail réalisé sur papiers anciens. “J’ai commencé la peinture, en travaillant essentiellement sur mon vécu, mes voyages, mes sources d’inspiration. Aujourd’hui, je m’inspire d’éléments que je puise dans des civilisations connues, et apporte quelque chose de plus universel à mon travail”.

L’œuvre que nous publions en tête de cet article, Les figures levées, est le premier chapitre d’une série de fresques dessinées comme les pages d’un livre sacré oublié, Codex de l’Entre-monde.
« Chaque œuvre de cette série est une liturgie silencieuse où figures humaines et esprit antiques coexistent dans un espace suspendu – celui du passage, du rêve, de la mémoire enfouie. Le premier chapitre, les Figures Levées, ouvre un théâtre immobile de gestes ancestraux, de veilleurs, d’âmes dressés entre deux rives du réel« .

L’année 2025 va se poursuivre avec d’autres rendez-vous programmés:

  • une exposition qui a démarré ce 27 juin à la Pop Galerie tenue par Pascal Saumade à Sète.
  • une exposition en duo avec un artiste belge à la halle Saint Pierre, à Paris, exposition organisée par sa galerie Escales Nomades.
  • Une participation à la Foire parisienne Outsider, où elle sera représentée par la galerie Dys, tenue par Justine Jacquemin à Bruxelles

Et déjà, 2026 se profile avec deux beaux projets:
– Un solo show proposé par une galerie de Lisbonne en mars 2026, sur un espace de plus de 200 m2. Abel Burger réfléchit à exposer son travail et des œuvres qu’elle pourrait concevoir avec des ateliers de céramique locaux.
– Une résidence d’un mois à New York, à l’invitation d’une collectionneuse américaine.

Toutes ces propositions me font changer de perspective. Cela me permet de pouvoir garder une ligne cohérente et de ne m’engager que dans des projets qui portent en avant mon travail tel que je le souhaite. Je peux par exemple privilégier les grands formats, garder l’aspect narratif de mon travail et intégrer mes écrits à toutes ces propositions.
Au Chateau de Jau, j’ai pu aussi dédier une salle à mes carnets, en montrant à la fois mes carnets de dessins et mes carnets d’écriture qui rassemblent des textes de toute nature dont des poèmes.
Ces sollicitations nombreuses sont donc une vraie chance pour moi de renforcer la cohérence de mon travail. En d’autres termes, j’accepterai toujours avec plaisir une proposition d’un lieu, aussi modeste soit-il, s’il me semble en phase avec mon approche, c’est désormais le plus important pour moi”.

  • Analyse du parcours d’Abel Burger par Isabelle Banyuls, galerie l’ISBA Perpignan

Sur ses grandes toiles libres à l’Isba Perpignan en 2019, Abel Burger jetait sa rage et sa fureur en des compositions violentes et colorées mettant en scène animaux, créatures issues des comics américains, objets de consommation, le tout ponctué de textes bien sentis qui en disent long sur ses états d’âme d’alors.
Que s’est-il passé depuis?  (…)
Tout était déjà là mais l’intention et les références ont changé; Abel Burger a changé, a vécu une renaissance, elle le dit elle-même: comme un reptile quittant sa mue devenue trop étroite (l’image vient directement de ses dessins), elle a grandi et a mis de côté sa révolte, disons qu’elle compose avec elle.
Abel Burger s’est passionnée pour l’art des grandes civilisations disparues et particulièrement pour la peinture à fresque de l’âge du bronze minoen et de Mycène, de Vuci et de Pompéi. Sous ses pastels et graphites, les personnages souvent représentés de profil comme à l’antique, prennent une pose hiératique d’anges gardiens, les animaux se libèrent. …) C’est ce qu’Abel Burger appelle ses “Mythologies personnelles ou rêvées”, elle les construit en convoquant toutes les déités de toutes les mythologies et prend place sur le papier, comme en apesanteur, soumises aux scénarios mystérieux de l’artiste”.



 



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