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Rencontre avec Gérard Raucoules, sculpteur (34)

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Rencontre avec Gérard Raucoules, sculpteur
Sussargues (34)

De nombreuses influences dans le creuset d’une mythologie personnelle

 

Aujourd’hui, dans son atelier au nord de Montpellier, Gérard Raucoules sculpte: que ce soit le bronze ou la terre cuite, l’artiste donne vie à des personnages, souvent des femmes, aux lignes fluides, à la recherche de l’élégance, plus proches de déesses  que d’une passante croisée dans la rue.


La recherche de l’esthétique, des formes, des lignes, des courbes donne au travail cet aspect graphique particulier qui peut évoquer l’art nouveau, avec sa touche de modernité toujours présente…

Parfois, des lignes courbes et anguleuses à la fois, comme on peut le voir dans ce portrait de femmes tout en arabesque, que l’artiste a appelé Fulfillment: une coiffe tout en courbes et sommets, comme des vallées parallèles. Avec cette femme-paysage, l’artiste penche éventuellement vers l’art nouveau, mais également vers d’autres univers qu’il connaît bien pour les avoir côtoyés dans sa vie précédente.

Car si Gérard Raucoules avait commencé dans la vie professionnelle comme sculpteur, il avait vite bifurqué: tout en restant dans la création visuelle: il déroule son parcours professionnel dans les “industries de l’écran”, notamment la publicité et le cinéma d’animation.
Modeleur 3D, animateur, directeur de studio d’animation et créateur de studios en France et en Espagne, il sera ensuite responsable de la formation dans une grande école d’art pour l’animation 3D et d’effets spéciaux, l’Esma, sur tout le territoire et au Canada. Des années professionnelles où il a pu transmettre sa passion pour le volume, le modelage, la sculpture sur l’argile, la plastiline, la 3D, le papier et le fil de fer.

Aujourd’hui, il a repris le cours de sa carrière artistique de sculpteur mais réalise des personnages issus à la fois de son imagination et de cette immersion pendant de longues années dans des univers peuplés de personnages fantasmés.
Ses deux parcours sont évidemment liés par sa passion pour la création visuelle et par ses sources d’inspiration. “Certains grands artistes m’ont inspiré mais dans tous les domaines … peinture, cinéma, auteurs. Sans chercher à les imiter, ils m’ont servi à chercher ma propre expression, plus proche. Dans la sculpture, je peux nommer Brancusi, Moore, Zadkine mais tant d’autres…”.
Mais, venant du cinéma, il est également influencé par d’autres univers, celui de la SF, la BD, voire l’univers de l’architecture et son vécu dans le cinéma d’animation.
Ses femmes intemporelles, universelles, élégantes avant tout forment, selon l’artiste, “un monde très personnel, parfois teinté de racines ethniques, imprégné d’une mythologie imaginaire empli de déesses”.
Différence majeure néanmoins avec les images animées, les femmes de Gérard Raucoules n’évoquent en aucun cas mouvement ou action:  les poses sont stables, et évoquent avant tout la concentration, la profondeur et les voyages intérieurs. “C’est l’émotion qui est privilégiée, le ressenti de la plénitude, de l’intemporel et du beau”.

L’artiste a donc de nombreuses références en tête, mais il a aussi un atelier qui lui permet une méthode de travail qui donne sa place au temps: “Mon lieu de travail, mon atelier est intégré dans ma maison même, une pièce aérée et lumineuse, mais encombrée…  une pièce que j’ai sacrifiée de mon habitat qui à l’avantage d’être centrale, c’est un endroit où je passe continuellement même si je n’y travaille pas…. ce qui me permet d’avoir toujours un regard sur la création en cours et de pouvoir la re diriger si mon œil me le dit…  ce qui m’amène parfois à travailler à des heures incongrues… parce que c’est le bon moment. A côté, il y a un ancien garage où j’ai installé mon four à céramique et une quantité d’étagères pour entreposer du matériel et les pièces finies ou pas, les moules etc ...“
Ces femmes sont parfois en terre cuite, parfois en bronze. Le choix n’est pas guidé par ce que l’artiste met derrière chacune de ses matières, mais davantage par les formes de la sculpture: certaines, trop fragiles, ne supporteront sans doute pas la cuisson. Dans ces cas-là, l’artiste fait directement un moule lui permettant de couler le bronze.
Si en revanche, la femme est dans une attitude plus ramassée (comme celle qui réfléchit, les genoux remontés aux épaules, les bras entourant les jambes), la terre cuite reste une bonne solution.
A.D.


Dernièrement….
La station balnéaire de la Grande-Motte (34) a inauguré en juin un buste de l’architecte de cette station, Jean Balladur, commandé à Gérard Raucoules. Un portrait officiel que l’artiste a néanmoins traité avec la même approche que ses bustes féminins: une recherche autour de la simplification des traits pour qu’on puisse à la fois reconnaître l’architecte et l’installer dans une dimension qui quitte la simple approche documentaire.

 

The wish – bronze
Lilith


 

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