Jessica Nodin, Gmal à la Marianne
Attention, attention… Quand on attend un mail-art de Jessica Nodin, on sait que cela peut prendre toutes les formes et franchir toutes les barrières…. L’artiste de Piquecos (cela lui va si bien!!!) ne s’impose aucun tabou, au point parfois de voir certaines de ses oeuvres refusées notamment dans les expositions accueillant des enfants.
Et voilà donc l’enveloppe qui arrive dans la boîte aux lettres: sur l’enveloppe, non pas une, ni deux, mais trois Marianne: deux classiques sur leur timbre bien connu, l’autre… bien amochée sur cette enveloppe qui porte un titre-valise: Gmal, Gmal à ma Marianne, mais peut-être aussi Gmal à cette tradition du mail-art, qui risque de se perdre en raison de la puissance des réseaux en ligne, gma(i)l y compris…
Jessica Nodin:
“Le dessin de l’enveloppe: je l’ai intitulé #Gmal. Du cocard à la cocarde, notre “timbrée” de Marianne s’affiche bleuie au-dessus du logo du géant postal d’internet volontairement mal orthographié, se prononçant de fait: “J’ai mal”…
Femmes battues, transition numérique, abandon du papier, violence des ‘maux’, j’ai choisi de m’approprier, le temps d’une absurdi-trait, la Marianne d’Olivier Ciappa et David Kawena.
Eux-même en conflit quant à la paternité de cette “Marianne de la jeunesse”, Inna Chevchtchenko, militante féministe ukrainienne et figure majeure du mouvement Femen, inspirera entre autre nos deux com-pères pour la réalisation de ce timbre tout sauf anodin”..
#Gmal, 15×21 cm; Feutre, crayons, encre, enveloppe, adresse, timbre, tampon, 2018.
L’artiste s’est piquée au jeu: le Gmal une fois ouvert contenait une petite #Racine Carotte qui ne demandait qu’à prendre ses aises en dehors de l’enveloppe.
Les deux oeuvres ensemble forment un bel aperçu de la ligne directrice du travail de l’artiste (une façon de chercher du sens dans et par l’absurde), et des différents partis qu’elle peut en tirer. Comme nous l’écrivions lors d’un premier article en mars 2018, “Jessica Nodin dessine et écrit, jouant avec les formes comme avec les mots, pour tirer partie des absurdités du langage, des images et finalement de l’existence elle-même. L’absurde demande à être traité sérieusement”.
Retrouvez la rencontre faite avec Jessica Nodin, et publiée en mars 2018 dans Artmajeur Occitanie
Retrouvez quelques oeuvres de Jessica Nodin au salon des Artistes méridionaux, Toulouse, du 27 novembre au 15 décembre, maison des associations, place Guy-Hersant.