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Aïcha Snoussi, Tout est chaos
Du 19 novembre 2022 au 3 avril 2022
Aïcha Snoussi, Tout est chaos
Leurs voix en chœur résonnent, cette nuit. Tout est chaos. Cette phrase sortie des mille gorges déployées se transforme en chant de lutte, transmis de génération en génération. L’écho remonte à bien plus loin, des millénaires, quand les premiers peuples de l’eau et des sables ont chanté.
Autour d’une archéologie queer, Aïcha Snoussi imagine l’histoire d’une civilisation disparue sur les côtes méditerranéennes. Par le khàos – la faille – son travail fissure des brèches dans les récits officiels pour y loger d’autres récits. En miroir des objets du musée, de nouveaux vestiges racontent ces corps qui chantent encore sous la mer.
Ouvrir les portes des collections archéologiques à la création contemporaine constitue une des spécificités du Site archéologique Lattara – musée Henri Prades qui invite, chaque année, un artiste à s’immerger dans le parcours permanent du musée. L’exposition qui en résulte instaure un dialogue fécond entre les œuvres d’art contemporain, pour la plupart produites à cette occasion, et celles découvertes lors des fouilles archéologiques.
Pour cette 5ème collaboration avec le MO.CO. Montpellier Contemporain, le choix s’est naturellement porté sur l’artiste tunisienne Aïcha Snoussi.
Son travail questionne les notions d’identité et de validité des normes et des classements au travers de dessins et d’installations mêlant fictions et archives. En brouillant les pistes de la réalité pour donner à voir les vestiges ou les traces d’une histoire qu’elle a réinventée, l’artiste développe une mythologie personnelle qui fait référence aux épisodes de notre histoire contemporaine (identité sexuelle et migration) tout en convoquant un faisceau de références intimes.
« Une pratique du souterrain, du caché, de l’invisible traverse déjà mon travail dans une approche archéologique. Autour des objets, des lieux et de la mémoire réinvestis, des cahiers ouverts et creusés, des encyclopédies retournées comme un terrain de fouille, des os gravés. Il y a une volonté de traverser le temps dans un sens non-linéaire, vers les profondeurs. Aller du point zéro, vers le -1, -2, -99. Glissement dans la terre, dans le papier, dans l’histoire, dans les corps ». Aïcha Snoussi
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