Rencontre avec Régine Michel, alias Navema
Régine Michel vit et travaille à Colomiers, près de Toulouse. Elle peint sous son nom d’artiste, Navema. Rencontre avec l’artiste.
Vous indiquez que vous travaillez à la fois à l’acrylique et à l’aquarelle. Mais devant une de vos toiles, il est vraiment difficile de dire quelle technique vous avez employée. C’est voulu?
Je ne sais pas si on peut le dire ainsi, mais de fait, je travaille l’acrylique et l’aquarelle de telle façon que les rendus se rejoignent: je travaille l’acrylique avec beaucoup d’eau, et inversement, je m’autorise des collages dans mes aquarelles. Et comme par ailleurs, je garde toujours la même démarche quelle que soit la technique, on ne peut pas non plus se baser sur ce qui est représenté!
En gros, ce qui me décide à choisir l’un ou l’autre tient davantage au format: si je veux démarrer une œuvre en grand format, je privilégie l’acrylique, rien de plus.
Comment procédez-vous? Quel est le point de départ d’une œuvre?
Je navigue entre figuratif et abstrait. En clair, je pars sans croquis préalable, directement le pinceau chargé de couleur à la main. J’aime d’ailleurs me définir avant tout comme coloriste. Je démarre sur la toile, souvent avec des couleurs primaires, car je travaille avec très peu de pigments sur la palette. Je ferai mes mélanges au fur et à mesure. Et ensuite je laisse l’avancement décider. Pour cela, je prends du recul, je retourne la toile, j’attends de voir si quelque chose se passe.
Je procède de la même manière quand j’interviens dans des salons d’aquarelle.
C’est aussi le cas pour cette toile représentant Séville?
Il y a bien sûr quelques exceptions, où je pars en sachant ce que je veux représenter. C’est évidemment le cas de la toile consacrée à Séville: je savais en partant que je voulais représenter cette vue de la ville andalouse.
C’est aussi le cas quand je me lance dans des séries: j’en ai fait sur des villages, sur le thème de la musique, sur les bateaux, sur des animaux “libres”, bref, tout ce qui pour moi s’apparente au sentiment de liberté.
Vous travaillez aussi parfois sur des thèmes de société, comme vous le montrez avec vos livres
Oui, cela m’arrive de prendre un thème qui me tient à coeur comme fil conducteur: la condition de la femme, l’enfance mal traitée, l’abus de pouvoir. Je travaille alors aussi de manière intuitive, mais en ayant en tête les sentiments que provoquent chez moi ces différents thèmes. Et une fois l’œuvre achevée, je l’accompagne de mots, de phrases, de textes qui entrent en résonance avec la peinture.
J’ai réalisé ainsi deux ouvrages, le premier en 2022, et le deuxième fin 2023. Chacun comprend 80 pages qui accueillent une quarantaine d’œuvres avec leurs textes.
Et puisque je suis dans les livres, je précise que je suis répertoriée sur le dictionnaire des artistes cotés Guid’arts de Christian Sorriano, sous mon nom d’artiste, Navema.
A.D.