Montpellier
Mr Strange, le bien nommé
Dans le monde de Mr Strange, le coelacanthe devient Sheila Kant, … et des animaux de toute sorte semblent se poser des questions métaphysiques: le chat au-dessus des nuages, l’homme en costume avec un guépard qui quitte nonchalamment la scène au premier plan, le singe qui reste à la fin d’un spectacle, etc.
L’insolite saute souvent aux yeux, et on ne sait trop ce qui a guidé l’artiste: la volonté de faire s’entrechoquer des visuels ou parfois le plaisir non dissimulé d’illustrer un jeu de mot, une expression, de montrer que l’absurde se niche partout, dans le vécu, dans les mots ou les images.
“J’aime essayer de montrer que le monde n’est pas tel qu’on le croit. En décryptant l’effervescence granguignolesque qui nous entoure, il devient évident que la société humaine est un spectacle de marionnettes où chacun joue son rôle en évitant (mais c’est inconscient) de vivre sa vraie vie ! Je suis attiré par l’insolite, l’étrange, le bizarre et le non-sens. Mais la provocation pure ne m’intéresse pas”.
Logiquement, l’artiste va jusqu’au bout et sème aussi le trouble sur la technique employée: photo? peinture? montage numérique?
Les trois à la fois! L’artiste imagine la scène à partir de photos trouvées sur google images, fait un montage numérique pour obtenir une photo et lui donne vie ensuite par la peinture.
“Mon challenge, c’est le mixage de ces images qui n’ont aucun lien entre elles. Et qui finalement, une fois associées, créent une nouvelle réalité et ouvrent de nouvelles portes”.
“Cela ne m’intéresse pas beaucoup de « m’auto-psychanalyser ». J’apprécie en revanche les commentaires ou analyses de tierces personnes. J’invite d’ailleurs le plus grand nombre de personnes à venir sur ARTMAJEUR pour voir mon travail et me laisser des commentaires”.
Derrière le pseudonyme de Mr Strange, un Montpelliérain d’une cinquantaine d’années: “L’Art m’a toujours accompagné même si j’ai privilégié très tôt mon don pour le sport. J’ai été un bon joueur de tennis dans ma jeunesse et cette activité est devenue mon métier. Je suis prof de tennis dans l’Hérault depuis les années 80. Mais au lycée, j’avais fait un cursus orienté vers l’histoire de l’Art et le dessin. J’ai commencé très tôt à dessiner. Des visages émaciés, jamais de corps. Entre 8 et 12 ans de la poésie…
De la BD entre 10 et 16 ans. Entre 17 et 30 ans, je me suis mis à la peinture à l’huile (plutôt surréaliste) et au modelage (style Di Rosa et Combas). Puis, j’ai traversé un long moment sans création. Il y a une dizaine d’années, le volcan créatif s’est réveillé. Je me suis lancé dans ce que j’ai appelé la « spicture », mix entre peinture et sculpture. De la peinture en relief à l’aide d’argile et d’acrylique.
Un associé
Le travail de Mr Strange a trouvé un prolongement inattendu. “J’ai fait la connaissance sur le net il y a quelques années d’un Chinois, Qihai Chen. Il avait craqué sur mes travaux photographiques et s’était proposé d’en reproduire un, L’Homme Penché, qui connait un certain succès sur ARTMAJEUR. Depuis, c’est devenu mon associé, qui relève le défi de transformer le travail numérique en peinture à l’huile sur toile”.
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Retrouvez de nombreuses oeuvres de Mr Strange sur Artmajeur
Retrouvez cet article et les oeuvres dans le magazine hiver d’Artmajeur