Gérard Calvet
Une vie de peinture 1947-2017
Gérard Calvet aimait représenter les paysages emblématiques du Midi, célébrant les couleurs et le soleil du Languedoc. Montpellier lui rend hommage deux ans après sa disparition.
Au cours de sa longue carrière, le peintre Gérard Calvet n’a eu de cesse d’explorer ce qu’il appelle le ‘Grand Sud’, concentrant son travail autour de la Méditerranée, des paysages littoraux, des natures mortes et des nus. Alors que beaucoup d’artistes de sa génération se consacrent à l’abstrait ou réfléchissent aux différentes théories artistiques, lui ne s’adonne qu’à la peinture figurative, ne jurnat que par la peinture et la couleur.
Grand voyageur, il réalise des toiles majeures de villes emblématiques de la Crête à Malte, de Venise à la Sicile, du Sud de la France à l’Andalousie et au Portugal. Bref, les choses les plus proches de son environnement naturel.
Mais il le fait sans exclusive: sa curiosité l’amène également de l’Afrique du Sud au Spitzberg, de la Chine au Chili et jusqu’à l’île de Pâques.
Peu bavard sur sa création, l’artiste peignait de manière instinctive, sans théoriser son regard. Il en ressort une peinture qui reflète une personnalité, dans une vision à la fois optimiste et sensuelle.
De l’école de Paris au groupe Montpellier-Sète
En 1945, Gérard Calvet entre aux beaux-arts de Paris, dans l’atelier d’Eugène Narbonne où il est impressionné par la vitalité des tendances picturales du moment et, notamment, par l’art vigoureux et incisif de Bernard Buffet, il côtoie également des sculpteurs aussi différents que César, André Jaoul et Georges Oudot. Il sera enthousiasmé par l’École de Paris, et son courant figuratif, qui oriente un temps sa peinture vers un réalisme fait d’empâtements à dominantes ocres et brunes.
Il découvre, durant ses années parisiennes, les couleurs puissantes et hardies de François Desnoyer, représenté au Musée d’Art Moderne par des toiles monumentales. Il se lie d’amitié avec le sculpteur Georges Oudot. Ils organiseront, en 1950, leur première exposition parisienne dans une galerie de Saint-Germain-des-Prés. Ils voyageront ensemble, et resteront amis jusqu’à la mort de Georges Oudot en 2004.
À partir du début des années 1950, il rencontre aussi les peintres invités lors des évènements du Groupe Montpellier-Sète, et qui, comme les peintres de ce groupe, célèbrent l’abondance et la vitalité méditerranéennes : le toulonnais Pierre Ambrogiani, le marseillais Eugène Baboulène et le montpelliérain Maurice-Elie Sarthou.
À côté de son activité de peintre, il a créé des décors et costumes de théâtre, des affiches, et donne des conférences illustrées sur le thème de la peinture.
Membre de l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier, il a été fait Chevalier de la Légion d’honneur, qu’il a reçue en 2011 des mains de Michel Galabru.
A.D.
BIO
Gérard Calvet est né le 3 août 1926 à Conilhac-Corbières dans l’Aude.
Après des études secondaires au lycée de Carcassonne, il entre aux beaux-arts de Paris où il a notamment comme compagnons d’études le sculpteur César et le peintre Bernard Buffet. Il revient dans le Midi en 1952, et rejoint le Groupe Montpellier-Sète, ensemble de peintres mené par François Desnoyer influencés par l’école des beaux-arts de Montpellier et les couleurs du midi, natifs de la région ou qui en sont tombés amoureux comme Camille Descossy, Georges Dezeuze, Jean Raymond Bessil, Gabriel Couderc et Pierre Fournel.
À cette époque déjà, sa peinture est nettement orientée vers la couleur. Aujourd’hui ses œuvres figurent, en France et à l’étranger, dans des collections particulières ainsi que celles des plus grands musées, une douzaine au total : le Musée National d’Art Moderne et le Musée d’Art Moderne de Paris, le Musée Royal de Suède, le Louisiana au Danemark ou le Sparkasse d’Heidelberg. En région, on peut voir ses oeuvres au musée Fabre de Montpellier, au musée Paul-Valéry à Sète ainsi qu’aux musées de Narbonne, Béziers ou Rodez.
L’oeuvre de Gérard Calvet est exposée à Montpellier, salle Dominique Bagouet du 18 septembre-1er décembre 2019