Edition: Olivier Deprez publie Wrek, en parallèle d’une exposition au Mrac (Sérignan, 34)
En librairie le 6 juin
Livre présenté en avant première pour l’exposition Oliver Deprez – Wrek, dans le cabinet d’arts graphiques du Musée régional d’art contemporain Occitanie – 17 mai-22 septembre
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- LE LIVRE
WERK, en allemand : le travail, l’œuvre.
WRECK, en anglais : le naufrage.
WREK, en flamand : le bois flottant.
WREK chez Olivier Deprez : le travail artistique comme antithèse du travail.
Un jour, Olivier Deprez tombe sur un vieux strip de Nancy : Nancy va à la décharge pour se débarrasser d’objets encombrants, mais ramène encore plus d’objets, sans savoir à quoi ils vont lui servir. Olivier Deprez vient de trouver un procédé narratif. Il va débarrasser le plancher, récupérer, accumuler, détruire, réinterpréter, lier un ensemble hétéroclite d’images tirées de l’art du XXe siècle et de found footage d’internet… L’ensemble, agencé avec une subjectivité évidente, dira nécessairement quelque chose.
Des images se répètent, se détruisent ou s’effacent, des séquences vont à rebours. Un portrait de Descartes explose. Pollock dans son atelier semble perdu. Nancy fait le ménage. Olivier Deprez détruit un lourd héritage et repart de zéro. Le résultat est brut et simple, il demande une appropriation très personnelle.
Wrek sera pour chacun un parcours différent, profondément subjectif, parmi les références convoquées, qu’on jouera à identifier ou à interpréter sans les reconnaître. Chaque référence est à prendre telle quelle, la force des images gravées et le jeu de références croisées font le reste, tissant un ensemble de liens qui dépendra de notre culture personnelle : de Godard, Chantal Ackerman ou Nosferatu à la Panthère rose ou Donald Duck, des époux Arnolfini à Cézanne en passant par la réinterprétation de son propre travail.
Quelque chose se termine lorsque Wrek commence. Notre vieille façon d’agencer des images en séquences est cassée. Deprez s’applique à la détruire et tente de trouver une nouvelle façon de parler du monde qui nous entoure, des arts, de leur histoire et de leurs capacités narratives. La gravure et le découpage ne créent pas d’histoire mais une multitude de liens, une expérience de lecture unique, une traversée.
- L’EXPOSITION
Olivier Deprez présente dans le cabinet d’arts graphiques du Musée régional d’art contemporain Occitanie l’exposition WREK.
Le titre de l’exposition fait référence au nouvel ouvrage de l’artiste présenté pour la première fois à l’occasion de son exposition, variation multilingue sur les notions de travail et de processus. WREK prolonge et approfondit la narration par bois gravés mais en l’adaptant à l’esthétique de l’âge numérique et de la culture de remix et de recyclage qu’il a fait naître.
L’œuvre graphique et narrative de l’artiste résulte d’un long cheminement et d’une méditation prolongée sur les rapports entre texte et image, entre le récit graphique, la littérature, le cinéma et l’animation, entre les arts plastiques et la bande dessinée. Son introduction de la gravure sur bois dans le monde de la bande dessinée a révolutionné le neuvième art. Interrogeant les questions de la narration graphique, du statut de l’image, de la représentation, Olivier Deprez a, depuis sa magistrale adaptation du Château de Kafka (éditions FRMK) exploré le potentiel narratif des images dans un geste qui excède et déconstruit la frontière entre figuratif et abstraction.
L’exposition donne un aperçu de toutes les facettes et de toutes les périodes de la création d’Olivier Deprez : gravure, dessin, écriture, peinture, vidéo, dessin animé et bien entendu bande dessinée, le livre étant l’horizon fondamental des recherches multidisciplinaires de l’artiste. L’exposition montre aussi les diverses influences, visuelles et plastiques mais aussi littéraires et poétiques.
En partenariat avec Le Festival BD Sérignan
Dans le cadre du Printemps du dessin
- Né à Binche (Belgique) en 1966 mais installé dans le Gard depuis bien des années, Olivier Deprez est un des représentants majeurs du livre d’art aujourd’hui. Dans la grande tradition de Frans Masereel, dont il a révolutionné le langage visuel, il croise la technique de la gravure sur bois et la démarche narrative de la bande dessinée. Olivier Deprez est également un des membres fondateurs du collectif Frigoproduction et des maisons d’édition alter-natives : Fréon et FRMK (Frémok). Sorte d’ « avant-garde » dans le champ de la bande dessinée, FRMK – union de l’association belge Fréon et de l’éditeur français Amok – se place à la pointe de la création graphique et narrative par l’exigence de son orientation conceptuelle et éditoriale. La création et l’expérience artistique d’Olivier Deprez se définit avant tout par le collectif et le partage ; il a contribué et continue d’être actif au sein des groupes FRMK, Knockoutsider, Blackbookblack, WREK, IMAGES, des revues Formules, HOLZ et Multiple de trois ou encore du groupe Crise et critique.
C’est à la fin de ses études de bande dessinée à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles qu’Olivier Deprez découvre la gravure. Il pratique d’abord la linogravure et commence à travailler sur bois pour son adaptation du dernier roman de Franz Kafka Le Château. Après sept ans de travail acharné à coup de gouge, Olivier Deprez publie en 2002 aux éditions FRMK ce volume de plus de 200 pages et s’empare de cette technique qui lui permet de révéler une matérialité vibrante, physique et écorchée, au noir pénétrant. Fasciné par l’interaction entre le texte et l’image, l’artiste se plait à travailler à partir d’écrits. Il collabore régulièrement avec des peintres, des photographes, des comédiens, des écrivains et des poètes pour des projets d’exposition ou des publications, dans l’intention d’ « abolir les limites entre les genres », embrasser l’interdisciplinarité de la création sous toutes ses formes et donner au livre son plein pouvoir d’expression.