Loïc BONNEFONT

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Peintre
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M. Loïc BONNEFONT

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Présentation de l’artiste et son oeuvre dans le livre Artistes Occitanie, les 30 artistes 2022

Le Vigan (Gard)
Loïc Bonnefont

Le cosmos, espace de tous les possibles

Loïc Bonnefont n’imagine pas l’homme et la terre sans les imaginer dans un élément plus vaste: le cosmos. Un cosmos qui englobe ou étouffe, mais qui est le lieu de croisements de tous les possibles.

« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie ». La citation est lourde à porter, émanant du plus brillant des penseurs français, Pascal, mais elle s’impose devant le travail de Loïc Bonnefont: il est question ici de cet infini, et des interrogations qu’il porte.
Chaque toile de l’artiste devient une hypothèse, un pari (autre terme pascalien!), une proposition.
Le cosmos est une porte ouverte sur de nombreuses possibilités, et certainement pas, chez l’artiste du moins, un enfermement dans une vision unique qui finirait par étouffer l’homme, partie infinitésimale et donc négligeable à l’aune de cet espace.
C’est au contraire pour l’artiste une espèce de ‘terrain de jeu’, où peuvent intervenir des correspondances, des métamorphoses, des croisements, des enfermements, des réconciliations. Un espace où les actions actuelles de l’homme qui saccage son environnement terrestre ne sont pas sans conséquence, mais qui laisse la porte ouverte à d’autres possibles, inconnus à ce jour.
Et voilà comment l’artiste imagine les éléments terrestres propulsés dans une dimension plus cosmique. Les éléments terrestres, ce sont les hommes, mais bien davantage: les paysages, la terre, le feu, l’eau, la nature de manière globale.
Dans l’une des toiles les plus récentes, intitulée A la croisée des possibles, la nature part à la dérive. Comme toujours quand on traite le thème du cosmos, on a ce sentiment de l’aspect dérisoire de notre monde perdu dans une dimension qui lui échappe. Mais Loïc Bonnefont ne met pas toujours l’homme au centre de ses toiles: ici, c’est la nature elle-même qui part à la dérive, l’artiste précisant s’inspirer des dernières recherches en physique quantique qui envisagent des chevauchements d’univers dans des dimensions difficiles à imaginer.
Pour représenter ce qui reste inimaginable dès lors qu’on quitte un monde en trois dimensions, l’artiste a opté pour un système de faisceaux parallèles qui se perdent dans des dimensions infinies. En revanche, pas de point de fuite, pas de haut ni de bas, la toile peut se retourner, le paysage sera toujours là, toujours en apesanteur.
Ce principe de lignes parallèles se retrouvent dans de nombreuses toiles: elles se chevauchent, se croisent, se rejoignent ou s’ignorent. Et aux intersections, des “fenêtres” où se jouent les scènes du vivant.
L’artiste a ainsi réalisé une série de toiles, qu’il a intitulé sobrement Humanité, avec ce même principe de fenêtres sur fond abstrait.

Dans une toile intitulée Les linéaments du vivant, des couples vivent, chacun dans leur propre espace. Ils sont deux, en couple, dans cette toile “ou il est question d’amour, de relation, d’affect”. Les hommes sont des hommes-arbres qui, au-delà de toute altérité vitale, restent reliés au reste de l’univers, cosmique ou simplement terrestre: “Ces personnages-arbres sont constitutifs des linéaments du vivant. Tout est relié, moléculaire, énergétique”.
Ce thème revient dans de nombreuses toiles: les êtres humains qui font littéralement racines, les foules qui deviennent forêts.
Derrière chacune de ses toiles, l’artiste réalise au préalable quelques esquisses. “J’adore dessiner, toujours sans modèles, juste avec une feuille et un crayon”, précise celui qui noircit des feuilles, pour que quelques-unes seulement finissent par donner naissance à une peinture ou à un dessin achevé. Dans ses tiroirs, quelque 300 dessins de projets non encore réalisés.
“Avant, je ne faisais que du figuratif. Maintenant, j’aime commencer par l’abstraction, mais les deux se rejoignent souvent. Je commence par exemple par faire un fond de taches abstraites, en laissant la matière faire le travail”. Pour cela, l’artiste mélange gomme arabique, colle, résine, huile puis des encres qui doivent se frayer un chemin pour marquer la toile. Il en ressort un espace sans ordre ni logique, sur des toiles de grand format ou tout est encore “jouable”. C’est à ce stade seulement que l’artiste intègre ses lignes parallèles où vont venir se structurer des scènes, faisant intervenir des forêts, des hommes, des paysages, des bateaux, etc.
Mais le travail ne sera fini que quand ces éléments thématiques parviendront à fusionner à leur tour avec le fond cosmique du départ: “Ici, j’aime prolonger une foule dans les tâches de mon fond abstrait. Il faut toujours que les deux s’interpénètrent”.
Les mondes fusionnent et les techniques picturales également: la plupart des toiles de Loïc Bonnefont montre la confrontation entre une peinture gestuelle, rapide, et son intégration dans une toile où domine une perception réaliste des choses.
Ce thème du croisement, de la fusion, des échanges va parfois encore plus loin quand l’artiste réutilise des fragments de toile pour les intégrer à d’autres, comme cette sphère de crânes qui s’interpénètrent, dessin au crayon sur papier, marouflé ensuite sur une toile et intégré à un univers abstrait.
Ce thème prend encore d’autres directions quand l’artiste fusionne les formes, comme ces créatures dans cette toile représentant des chiens. En s’approchant, ces chiens sont en fait des amoncellements d’êtres humains, sur fond de cosmos.
Et quand il ne manie pas le crayon, l’artiste peut passer à des oeuvres en trois dimensions: un jeu d’échec ou chaque pièce propose la métamorphose de deux corps intriqués, des luminaires-silhouettes, des toiles qui intègrent des formes métalliques découpées, où on retrouve ses hommes-arbres, sous une autre forme. Tout est prétexte à création, mais tout est toujours relié à une dimension cosmique.
Fusion des êtres, fusion des univers, fusion des techniques. Loïc Bonnefont ne s’interdit rien: le cosmos est chez lui synonyme de dimension vertigineuse, mais également une porte ouverte pour créer sans cesse de nouveaux possibles.

BIO

Né en 1953, près de Paris, Loïc Bonnefont a baigné dans un milieu artistique par sa famille maternelle. Au cœur de la Bretagne, initié à la peinture par ses grands-parents, peintres et professeurs aux Beaux-Arts, il manifeste très tôt du goût et du talent pour le dessin, la composition, les couleurs. Au sortir de la scolarité, à Paris, il fait de l’illustration pour les journaux ainsi que des portraits et caricatures.
Habitant depuis les années 70 dans l’Hérault, puis dans le Gard, où il a travaillé en parallèle la céramique et la sculpture, il se consacre avant tout à la peinture et au dessin.
Lors du salon d’automne en 1984, il a été élu à l’unanimité sociétaire dès sa première exposition ; Depuis il a été plusieurs fois primé dans des salons et réalisé plusieurs expositions en France et à l’étranger : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, Épernay, etc… , Allemagne, USA, Suisse, Belgique.

« Les 30 Artistes Occitanie »
Présent dans l'édition 2020 ou 2021
Galerie virtuelle