LAVEAUX Violaine

Discipline(s)
Céramiste, Peintre, Plasticien/ne
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Mrs. Violaine LAVEAUX

Localisation

Mon Histoire

Créer et mettre en scène, au plus près de la nature

Chez Violaine Laveaux, tout ce qui est représenté est vivant. Mais tout ce vivant est représenté par des matériaux inertes et qui ne se cachent pas: la dent de rhinocéros est en verre, les lièvres, corbeaux, sandales et fruits et légumes sont en céramique ( terre crue ou terre cuite), tout comme les assiettes et bouteilles qui les accompagnent, les loups sont juste des silhouettes en métal laqué, decoupe laser de dessins réalisés à l’encre de chine.
Violaine Laveaux n’est jamais aussi à l’aise que quand elle exploite les interactions au sein du monde vivant, entre humain, animal et végétal, mais pour cela, elle n’hésite pas à utiliser tous les matériaux possibles. La variété du vivant passe aussi par là.

L’artiste, qui apprécie les installations, les déambulations, aime également s’inspirer des lieux qui vont accueillir ses projets, “surtout quand il s’agit de lieux patrimoniaux, comme les musées, châteaux ou abbayes”, précise-t-elle.
Elle trouve alors de quoi travailler sur place, dans une manière qui peut évoquer l’artiste italien Giuseppe Penone, le maître de l’Arte povera: travailler avec des matériaux pauvres, naturels et qui se donnent comme tel (à la différence de l’art brut): l’artiste sait le travailler à la fois de manière simple, et suffisamment explicite pour y faire apparaître des formes vivantes. “Je suis à peu près toujours dans le figuratif, précise-t-elle, sauf peut être quand je travaille sur un dessin de constellation, où le passe alors par de grands aplats de couleurs et des formes plus géométriques”.
Et pour être à l’aise avec tous les matériaux, rien de mieux que de travailler avec ceux qui maîtrisent toutes ces techniques. Il y a quelques années, l’artiste a pu ainsi entrer en résidence à Carmaux et travailler avec les maîtres verriers. Il en est ressorti cette dent de rhinocéros: un objet imposant, en verre, mais la nature de l’objet et le côté brut du verre font que l’on hésite un instant entre l’objet d’art ou la dent vitrifiée par les années…
Un brouillage qui ne déplaît pas à l’artiste qui aime jouer des ambiguïtés: exposer ses oeuvres contemporaines au sein des collections d’un musée, exposer des installations avec des éléments naturels sans que l’on sache trop à quoi on a affaire, chercher les passerelles, comme ce travail de dessin de branches (rosier liane, figuier, cornouiller), qui relie le travail du dessin et de la sculpture. Un travail qui lui permet de relier les disciplines, mais également de s’en affranchir: avec la branche, elle s’affranchit du trait, elle se laisse guider par le végétal et ce qu’il peut apporter, en fonction du matériau choisi.
Ligature des branches, écriture d’herbes (carex buchananii), écriture végétale qui renvoie au nom donné à une cursive folle dans la calligraphie chinoise.
A chaque fois, l’artiste nous propose des “entre-deux”, qui laisse de la marge à celui qui regarde pour privilégier une approche ou une autre, plus ou moins naturelle, proche du végétal, ou au contraire plus ou moins construite, contraignant ses formes naturelles à devenir artistiques.
A force de fusionner création et scénographie, les musées ont fini par faire appel à ses services pour mettre en valeur leurs expositions. Ce sera d’abord le château-musée du Cayla, dans le Tarn où elle a habité avant de rejoindre Carcassonne. L’artiste y intervient en tant que plasticienne /scénographe et crée le mobilier et les pièces sculptées (terre crue et écriture d’herbes) de la chambre d’Erembert.
Puis ce sera le tour du musée de Gajac, en Lot-et-Garonne. La plasticienne repense l’ancienne salle dédiée à la collection d’estampes pour le rendre à la fois plus convivial et plus adapté à la présentation et à la conservation de ces oeuvres sur papier (donc fragiles). La nouvelle scénographie met particulièrement à l’honneur les oeuvres de Piranèse, graveur du XVIIIe siècle, dont le Musée possède 936 gravures.
Violaine Laveaux reprend ensuite sa casquette de plasticienne pour créer des oeuvres en faïence noire et blanche, qui seront inspirées d’éléments tirés des gravures de Piranèse, pour une exposition qui se tiendra en 2021.
La nature l’amène dans un musée, Piranèse lui inspire des oeuvres en porcelaine, toute chose est liée, et l’artiste poursuit ainsi un chemin tracé de méandres mais ou tous les maillons sont reliés les uns aux autres sans discontinuité.
Anne Devailly

VERBATIM
Violaine Laveaux déroule le fil d’Ariane d’une petite cosmogonie, des mémoires d’enfance entre mythologie et contes ; petit glossaire d’une grammaire personnelle où se côtoient figures animales, figures du ciel et matières végétales. Une partie de son travail d’installation puise dans le registre des formes et récits mythologiques que nous offrent les figures des constellations et plus particulièrement les figures animales ambivalentes telles que le loup, l’ours et le corbeau, divinisées ou diabolisées selon les cultures, et dont le face à face nous confronte à nos rêves, nos aspirations et nos contradictions…Quand l’humanité des animaux fait réfléchir à l’animalité des hommes… Elle a fait du ciel un creuset fertile, source et prétexte à la fois, pour décliner un travail de dessin, volume, dans l’espace, au mur, au sol, en liaison avec la configuration architecturale et parfois historique du lieu. Chaque installation est construite pour le lieu même”.
Brigitte Benneteu
Conservateur au Château-Musée du Cayla, 2016

BIO
1982 / Maitrise d’arts plastiques Bordeaux III
1982 / 1984 / Accademia di Belle Arti, section volume, Venise
1986 / Master Ensad, Paris, Art espace, option volume
Prix de dessin René Perrot
Beaux-Arts à Bordeaux, Beaux-Arts à Venise. Arts déco à Paris où j’ai abordé le travail de la céramique, que j’ai ensuite étendu au travail des émaux de cendres et de la porcelaine.
Violaine Laveaux s’est d’abord installé dans le Lot avant de s’installer il y a deux ans dans l’Aude.

ACTUALITE 2020 ET PLUS
– Musée de Gajac, le cabinet de Piranese, exposition reportée en 2021, pièces en faïence
– « Lunes noires », exposition personnelle à la Galerie La Menuiserie , Rodez, mars 2021
– résidence d’artiste à la Maison Lamourelle, Carcassonne, reportée en avril 2021
– résidence d’artiste à l’abbaye St Maurice, Clohars- Carnoët, juillet 2021 (en attente de la confirmation de sa faisabilité)
– en préparation : exposition personnelle au Musée de Lodève, mars 2023

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