Autodidacte, j’ai commencé la peinture en mai 2016 après la visite du musée Soulages de Rodez. Les couleurs, l’énergie, la force qui se dégagent des peintures de Pierre Soulages m’ont fortement impressionné. J’ai ressenti une envie irrésistible de faire. Armé de couteaux, de spatules, d’acrylique noire et de brou de noix, je me suis lancé. Très rapidement, j’ai pu montrer mes peintures à un large public sur mon lieu de travail et les soutiens se sont multipliés. Seule dans mon atelier, une peinture peut avoir du sens mais exposée aux yeux de tous, elle peut vivre, être critiquée, être aimée. Ces échanges ont été essentiels dans ma démarche artistique.
Depuis, j’apprends seul, en peignant. Chaque toile me permet d’essayer quelque chose de nouveau et de progresser. Une phrase de Joan Mirò illustre très bien mon approche de la peinture : « Ce qui est important, ce n’est pas de finir une oeuvre mais d’entrevoir qu’elle permette un jour de commencer quelque chose ». J’ai d’abord travaillé l’acrylique noire avec un simple couteau puis progressivement la technique a progressé et les outils se sont diversifiés. Les pigments naturels, les liants, les pastels à l’huile, les vernis viennent m’aider à chercher autre chose, à m’étonner, à me surprendre.
Pour moi, une peinture est d’abord ressentie par les couleurs qui la composent. Celles que j’affectionne particulièrement sont ocres, brunes, rouges, bleues et noires. Ces tonalités me transportent des plateaux éthiopiens aux terres aborigènes ainsi que dans les profondeurs de nos grottes ornées. De la terre, du bois, le feu, l’eau, je souhaite que l’on ressente la nature, les éléments, les arts premiers dans mes créations abstraites. Contraste, lumière et mouvement.
Libre, je me laisse porter par les couleurs et les formes qui me conduisent vers quelque chose que je n’imaginais pas. Dans cet espace fini, ressurgissent des images, des sensations du passé.
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