GASH Ross

Discipline(s)
Peintre
Informations de contact
M. Ross GASH
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Localisation

Statut
Artiste-auteur
N° MDA ou Agesssa
23511
Mon Histoire

Mon travail invite à circuler dans un foisonnement urbain, des éclaboussures de couleurs et de formes. Je réinterprète les choses vécues dans les villes ou cités imaginaires. Emotions, rencontres, expériences sensorielles, graffitis, publicité, lumières… autant de traces dont je traduis les empreintes mentales.
Mon mapping est un processus de création global, générant des atmosphères différentes, des enclaves de souvenirs, dans un même ensemble. Je déambule dans la surface de mes tableaux comme dans les artères d’une ville.
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Article publié dans le volume Artistes Occitanie, les 30 artistes 2024
Lendou-en-Quercy (46)
Ross Gash

L’attrait trompeur de la ville
Ross Gash est un citadin de “down under”: né à Melbourne, il avait une passion pour les artistes sétois au point de venir en France. Aujourd’hui, il s’est établi dans le Lot mais garde de sa jeunesse le goût des villes colorées et multiples. De leur attrait, mais aussi de leur faux semblants.

La mer est d’un beau bleu clair, à plonger dedans. La terre est un joyeux pêle-mêle sur fond d’un rose soutenu, empli de dédales de rues ou de détails divers, dotés de presqu’îles jaune sable.
Voilà ce que l’on perçoit au premier abord dans cette oeuvre, Circumnavigation de Babylone. Mais le côté foisonnant et ses dimensions impressionnantes (3 x 2 mètres) invitent le regard à se plonger dans tous les éléments de cet ensemble. L’oeil est avant tout attiré par tous ces détails qui constituent la ville. Mais rapidement, il se pose également sur la mer. Et là, tout près du bord, il distingue une petite embarcation, frêle, dont seuls les contours sont dessinés. Elle existe, mais à peine. Et dedans, quelques figures, elles-mêmes rapidement esquissées.
Le format de l’oeuvre renforce évidemment la cruauté du contraste: une petite barque au trait noir, perdue dans un coin du tableau, dans les 50 premiers centimètres, pendant que dans les 2,5 mètres restant, un univers empli de vie et de couleurs.
Viennent alors immédiatement à l’esprit deux références qui se complètent: la première vient de l’actualité, tous ces migrants qui tentent leur chance pour atteindre ces villes européennes, terres promises dont ils ont vu mille fois les images à la télévision, depuis leur pays dévasté par différents maux.
Et puis une deuxième référence qui dit la même chose mais dans un langage plus intemporel: la chute d’Icare, de Pieter Brueghel, toile du XVIè siècle : comme le fait Ross Gash avec cette petite barque à peine apparente, Brueghel s’attarde sur le paysan qui laboure son champ, ne voyant même pas qu’un corps tombe dans la mer: Icare, qui s’est littéralement brûlé les ailes en approchant trop près du soleil.
Icare se noie dans l’indifférence de l’entourage, de la nature… et du spectateur. Le migrant de Ross Gash, attiré par les lumières de la ville, se noiera ou pas, mais cela se fera aussi dans l’indifférence de cette ville si proche, et, parfois, dans l’indifférence du spectateur.
Cette Circumnavigation est emblématique du travail de l’artiste: grouillant de vie, mais qui exige un peu de concentration pour en découvrir toutes les nuances. “La ville me fascine car elle propose des paysages urbains toujours changeants. Très colorés, emplis de pub, de graffitis. Finalement, c’est quelque chose de très organique”.
Australien de Melbourne (5 millions d’habitants), Ross Gash ne se retrouve pas par hasard dans la région: en 1983, il bénéficie d’une bourse du gouvernement australien attribuée à un jeune artiste. Il choisit d’aller en France pour six mois, passionné par le mouvement de la Figuration Libre quand il était aux Beaux-Arts: Combas, François Boisrond, Hervé Di Rosa. “Il y avait dans leur peinture à la fois un côté théâtral et une grande liberté”, précise-t-il.
La virée de six mois se transforme en séjour de longue durée: “Le deuxième jour de mon arrivée, j’ai rencontré ma future femme, québécoise, boursière également, mais dans un domaine scientifique. Nous sommes restés!”
D’abord en région parisienne pour les impératifs professionnels de sa femme. Ross Gash travaille alors comme photographe dans une agence photo tout en peignant en parallèle.
Et depuis cinq ans, l’artiste habite dans le Lot, mais a gardé de solides attaches avec son pays d’origine, et expose à Melbourne dans une bonne galerie.
Son thème de prédilection reste son univers d’origine, la ville, ses rues, ses activités, ses lumières. Mais depuis que l’artiste a posé ses valises dans la campagne lotoise, les choses évoluent: devant sa fenêtre, un chêne quadri-centenaire que Ross Gash ne peut pas ne pas voir et qu’il appréhende maintenant en tant qu’artiste, comme un point d’ancrage: “J’y retourne régulièrement”.
“Finalement, ce que je vois avec ce chêne rejoint ce que me proposait la ville: avec ses branches, ses feuilles, cela crée un dédale comparable aux artères urbaines. Et puis il y a un autre point commun: les deux sont vivants, changeant. Depuis que je suis là, je travaille sur une série plus proche de la nature”.
Les œuvres issues de cette série sont sans doute plus sombres, mais tout autant chargées de détails. Le point de départ reste néanmoins différent: pour ses oeuvres partant de l’imaginaire urbain, l’artiste commence par une sous-couche vive en acrylique.Souvent des couleurs fluo, d’origine synthétique, qui attirent l’oeil, les mêmes que celles utilisées dans le graffiti ou par les publicitaires.
“Puis je passe à l’huile et là, je remplis la toile, je dessine, avec des pinceaux pour les formes souples, mais parfois aussi avec les bâtonnets de pastel à l’huile, notamment pour les traits beaucoup plus tranchés, qui peuvent parfois évoquer du verre brisé”.
Pour les paysages lotois au contraire, l’artiste part d’un papier noir. Les couleurs auront la même vivacité que le reste de son oeuvre, mais la manière est différente. Le noir n’est pas utilisé comme fond de l’oeuvre, bien au contraire: l’artiste met des aplats de couleurs qui forment le fond, et garde en réserve des noirs qui constituent l’arbre, ses branchages, ses ramifications.
Ces ramifications font donc le lien entre la nature qu’il a sous les yeux et le monde urbain dont il est issu. Parallèle qu’il pousse encore plus loin dans une autre toile, Discussion nocturne, qui représente un véritable mariage entre les détails de la nature (les troncs des arbres, en réserve, comme quelque chose qui s’impose envers et contre tout) et les éléments caractéristiques de la ville. Toujours dans une peinture instinctive, où l’artiste avoue ”laisser le pinceau se promener sur la toile”: “Les formes et les lignes commencent à créer un canevas, un début de récit. On n’est pas loin d’une écriture. C’est un peu naïf, mais les lignes sont à la fois fragiles et brutes, et les traits, eux, sont plus affirmés au pastel gras”.
Dans les formes de Ross Gash se dégagent des architectures, des voitures, même si ces formes restent toujours schématiques. Le pinceau ne s’y attarde pas, le regard non plus. Mais l’ensemble, le foisonnement finit par créer cette ambiance de ville en pleine activité, ou de nature qui grouille de vie, ou de mélange des deux.
A l’image de ce qu’il vit, entre deux mondes.

VERBATIM
“Je veux que le spectateur plonge dans ce foisonnement de formes et de couleurs et qu’il voyage lui-même”
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Musée, Centre d'art
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« Les 30 Artistes Occitanie »
Présent dans l'édition 2020 ou 2021
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