FORSTNER Gregory

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Peintre
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M. Gregory FORSTNER

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Mon Histoire

Gregory Forstner est né à Douala au Cameroun en 1975, d’une mère française et d’un père autrichien. Depuis 2018, il vit et travaille à Montpellier.

Juin 2021: Le Frac Occitanie Montpellier invite Gregory Forstner pour une exposition monographique, la seconde en région Occitanie (après Cahors en 2020) depuis son retour des États-Unis en 2018.
EXTRAIT DU TEXTE PUBLIE A CETTE OCCASION PAR EMMANUEL LATREILLE, Directeur du Frac Occitanie Montpellier, Commissaire de l’exposition
Après dix années passées à New York, l’artiste a fait le choix de s’installer à Montpellier, un « sud de la France » qui n’est pas celui d’où il était parti puisqu’il vivait alors à Nice.
La peinture de Gregory Forstner est de celles qui ont la réputation d’être « dérangeante ». Ses tableaux font souvent écho à l’histoire de l’art, classique ou moderne, et. paraissent assumer un décalage avec les pratiques formalistes de la scène française et européenne.
D’origine autrichienne, Forstner fait souvent référence aux pratiques picturales expressionnistes (Otto Dix, Richard Gerstl…) dont la place dans une histoire de l’art révolue est une évidence pour beaucoup. Mais ces pratiques, précisément, conservent ceci de dérangeant qu’elles étaient portées par une conception critique, non de l’art et de ses moyens propres, mais de la société dans laquelle elles s’exerçaient.
Le véritable artiste expressionniste (si l’on considère que Forstner fait partie d’une telle « famille ») questionne par ses œuvres autant les autres que lui-même : son propre regard s’applique à décoder les travers d’une communauté, à rendre compte des mythes collectifs et leurs impacts sur tous, et non à explorer une intériorité nombriliste et à chercher à l’imposer avec plus ou moins de force.
Souvent de grand format et marqués par une énergie gestuelle parfois destructrice, les tableaux de Gregory Forstner dépeignent régulièrement des figures allégoriques, notamment des hommes à têtes d’animaux (dans la tradition des fables pour enfants, à la manière de La Ferme des animaux de George Orwell).
Ils vont à l’encontre de tout naturalisme ou réalisme et sont une manière de dénoncer une modernité aberrante. Héritier de la liberté totale du créateur illustrée au XXe siècle par Giorgio De Chirico, Forstner passe, avec autant de désinvolture que de sérieux, d’un sujet à l’autre, fait des contre-pieds déroutants, mais toujours avec l’exigence d’une cohérence assumée. À New York, Gregory Forstner a vécu à Bed-Stuy et dans divers quartiers où s’est posée à lui la question des identités, des rapports de proximité ou de violence entre « blancs » et « noirs ».
À son retour de New York, une série de chiens habillés à la manière de Vélasquez et aux couleurs criardes est ainsi venue signifier une réinscription de l’artiste dans l’histoire de l’art européen, classique et débridé tout à la fois (Cahors, 2020). Puis est survenue la crise sanitaire : dès le printemps dernier, le peintre perçoit ce changement qu’impose le confinement à chacun et d’abord à lui-même.
La diversité du monde et la proximité de ses occupants, êtres ou choses, s’éloignent.
Que peindre ? Comment accéder à ce qui, en temps normal, « fait monde » pour tous. Au grand amateur de nage en eau libre qu’il est, apparaît la nécessité de sauver la possibilité d’un « geste », comme un réflexe. Empruntant des figures de fleurs à Internet, l’artiste trouve dans ces motifs artificiels autant de vanités possibles permettant des expérimentations radicales, baroques ou minimales, violentes ou légères, à chaque fois uniques. Inventant des instruments singuliers pour répandre les couleurs – balais, racloirs, brosses improbables – il les répand en vastes mouvements, taches brutales ou griffures contrôlées sur les toiles tantôt étendues au sol, tantôt posées verticalement, inventant des surfaces particulièrement profondes, des mouvements et des courants puissants engageant tant le regard du spectateur, que son corps. « Flowers for the Bold » dit Forstner en anglais : Aux audacieux de plonger dans ces Fleurs qui ne sont ni des bouquets impressionnistes, ni des figures de rhétorique postmodernes (les variations ironiques de Gasiorowski), ni des concepts déguisés en Cheval de Troie de la séduction marchande : simplement des « vagues » où chacun, tombant le masque, retrouvera comme une sensation de sel à même la peau.

ELEMENTS BIOGRAPHIQUES
Né à Douala, Cameroun, en 1975, d’une mère française et d’un père autrichien.

À l’âge de onze ans, il est repéré par Luc Besson pour jouer le rôle d’Enzo Molinari (aka Enzo Maiorca), dans « Le Grand Bleu ».
À quinze ans, il passe une année dans deux familles d’accueil à Key West en Floride, voyage qui l’a profondément marqué. À la suite de cette expérience, il interrompt ses études secondaires et part en Autriche sur les traces de ses origines paternelles.
À Vienne, alors qu’il travaille comme modèle vivant pour plusieurs écoles d’art, il se fait remarquer par Christian Ludwig Attersee qui l’invite à travailler dans son atelier à l’Académie des Arts Appliqués (Hochschule für Angewandte Kunst). L’année suivante, il fait sa rentrée à la Villa Arson, l’école supérieure d’art de Nice, où il rencontre Noël Dolla.
Après l’obtention du DNSEP, il termine ses études par un court séjour à l’ENSBA, à Paris où il rencontre Joël Kermarrec, Jean-Michel Alberola et Eric Dietman.
Il travaille ensuite à Nice pendant plusieurs années.
En 2006, lors d’une commission d’acquisition pour le Musée d’Art Moderne de Paris sous la direction de Suzanne Pagé, Hans Ulrich Obrist retient son travail et le recommande à la galerie Zink en Allemagne.
L’année suivante, le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice (MAMAC) lui organise une exposition personnelle.
En 2009, Guy Tosatto lui consacre une exposition personnelle au Musée de Grenoble, partageant les cimaises du Musée lors de la première rétrospective institutionnelle en France de l’œuvre d’Alex Katz, qu’il rencontre à cette occasion.
En 2014, Gregory Forstner est invité à présenter son travail au Collège de France lors du colloque « La Fabrique de la Peinture », avec (entre autres) Hernan Bas, Jules de Balincourt, Glenn Brown, Jeff Koons et Cheri Samba.
À partir de 2013, il commence à publier ses écrits aux éditions Derrière la salle de bains et Littérature mineure. « L’odeur de la viande » (recueil de textes autobiographiques) paraît aux éditions Esperluète en 2015. En 2017, les éditions Dilecta publient une monographie parcourant plus de quinze ans de travail.

Il est représenté par la Galerie Zink, Waldkirchen (Allemagne), la galerie Eva Vautier (Nice), et la galerie Otto Zoo (Milan).

Expositions, Galeries, Musées ...
Expositions(s) personnelle(s)
Frac Occitanie, Juin 2021, Montpellier

2020 Four Legs good, Two Legs Better, Centre d’art de Cahors, Grenier du Chapitre

2014 La Fiancée du Collectionneur, Galerie Eva Vautier, Nice

2009 The Ship of Fools, Musée de Grenoble

2007 Easyover, Musée d’art moderne et d’art contemporain, Nice


Galerie(s)
Galerie Zink, Waldkirchen, Allemagne

galerie Eva Vautier, Nice.

galerie Otto Zoo, Milan, Italie


Galerie virtuelle