DOUSSE Jean-François

Discipline(s)
Dessinateur/trice, Graphiste, Peintre
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M. Jean-François DOUSSE
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Mon Histoire

Chaque peinture est une aventure, on ne sait jamais à l’avance comment ça va se terminer. Peindre, c’est ouvrir une porte et découvrir sur le palier un inconnu et bizarrement au bout d’un certain temps, être sûr de le connaître tellement, qu’à l’évidence il était déjà plus qu’un intime.

La toile à même le sol, je tourne autour, elle est devenue mon espace et je suis à l’intérieur. Je peins ce visage rectangulaire qui est la toile, je simplifie jusqu’à l’essentiel, et puis j’en rajoute et j’en rajoute, jamais à satiété. Je me goinfre de peinture. J’attends une « présence », une « évidence » dans cette jungle graphique. Je cherche, je triture, je découpe, mais en finalité je ne réfléchis pas mes peintures, ce sont elles qui me réfléchissent comme un miroir. Tout à coup surgissent les figures reconnaissables, toute cette géométrie de l’absurde, et cet œil qui fixe le regardeur où chaque toile devient le miroir où il s’y toise lui-même, ce goinfre impitoyable, victime de tant de ressentiments dans lesquels il se complaît avec une frénésie plaintive. Mais je suis un sage, je sais bien que l’homme traîne aussi l’horreur derrière lui, jusqu’à « dévorer » son environnement ou guerroyer d’une manière insensée pour justifier d’inconcevables délires totalitaires idéologiques ou religieux. Je sais qu’il faut que je me méfie, pas d’emphase, que je reste prudent avec les mots, avec eux, tout peut devenir confus tout à coup ou trop clair.

J’apprécie quand les lignes griffent, s’agitent inconsidérément, que les formes s’entrechoquent, les couleurs explosent, ou qu’au contraire elles s’éteignent dans l’obscur, le terne, la grisaille. Je maîtrise ce désordre par un quadrillage de lignes qui structure l’espace en une sorte de damier où chaque pion aurait sa place. L’humour du jeu, en quelque sorte. Je crains tellement la perfection, la pureté et l’harmonie elles me font peur, et même l’achevé, le fini, le beau. Je me plais dans ce qui fait défaut, ce qui est à côté, décalé, inachevé. Il faut qu’une peinture grince pour me satisfaire, qu’un dessin laisse trembler sa ligne librement, sauvagement, avec même des ruptures incertaines. Ces maladresses sont comme les traces laissées par l’usure du temps, des zones sensibles qui ressemblent étrangement aux paysages d’une vie, mais sachant que rien n’est figé dans l’immobilité, tout est dans le mouvement incessant, le renouvellement. Tout s’use, se détruit et renaît sans cesse.
Quelques tubes de couleur primaire, quelques pastels secs ou gras me suffisent, un minimum de matériel pour éviter toutes supercheries esthétisantes, tout superflu, et surtout ne pas vouloir expliquer à tout prix, le « décorum littéraire » n’est pas indispensable, il est souvent plus naïf qu’il n’y paraît. Je le sais, là tout de suite j’en use, même si je ne cherche pas à expliquer, je parle de doute, ne jamais être sûr de rien… Bref, est-il indispensable de tout connaître de la fleur pour se rendre compte de la légèreté des pétales qui tremblent au moindre souffle… ?
Je ne cherche pas le concept mais la forme.
Je ne cherche pas l’esthétique mais le sensible.
Je ne cherche surtout pas la vérité, mais la vie.

Les visuels présentés sont des toiles de 116x89cm, 100×100 ou 100×162.

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