A Toulouse, le photographe Philippe Guionie reçoit le prix Dieuzaide 2023, de l’Académie du Languedoc
L’Académie du Languedoc a décerné son prix de photographie Jean Dieuzaide à Philippe Guionie, photographe et engagé dans le secteur par le biais de l’enseignement notamment, depuis plus de vingt ans.
Bernard Poulhies, membre de l’Académie et chargé de remettre son prix au photographe, a dressé le portrait du photographe toulousain, aujourd’hui directeur de la Résidence 1 +2 :
« Agé d’une petite cinquantaine, notre lauréat affiche un parcours atypique. Son bac en poche, il va s’inscrire à la fac du Mirail devenue depuis « Faculté Jean Jaurès » où il obtiendra un DEA d’Histoire. Et c’est ainsi que tout naturellement il deviendra professeur d’histoire au service d’un établissement scolaire.
Son avenir professionnel était donc parfaitement inscrit sur des rails, lorsqu’à 27 ans il démissionnera de l’Education nationale pour se lancer à corps perdu dans la photographie où il fera rapidement sa place.
Ce brusque changement radical d’orientation professionnelle a sûrement été impulsé ou favorisé par sa rencontre avec le même Jean Dieuzaide. Et depuis lors il se consacre professionnellement à 100% à son art.
Au fil des années sa carrière professionnelle a évolué : au début il a passé une grande partie de sa vie à courir le monde pour le compte des agences françaises ou étrangères qui lui confiaient des reportages.
Il parcourra ainsi 14 pays d’Afrique, l’Asie et toutes les contrées lointaines, théâtres de guerre, où l’actualité l’appelait, tel était son terrain de jeu.
Parallèlement il a réalisé de nombreuses expositions photos, notamment aux Rencontres photographiques d’Arles, à la Galerie du Château d’Eau, ainsi que dans différents Instituts culturels en Afrique et en Amérique du Sud.
A titre permanent, c’est la Galerie parisienne POLKA qui le représente (…) ».
« Parmi les cinq ouvrages que vous avez déjà consacrés à la photographie, (le 6ème est en préparation), il en est un qui représente le fil rouge sur lequel vous travaillez depuis 25 ans qui s’intitule Le tirailleur et les 3 fleuves, ouvrage dans lequel vous vous efforcez de sortir de l’anonymat ces tirailleurs sénégalais, sortes de supplétifs venus prêter main forte à nos armée lors des deux conflits mondiaux. (…)
Et si, au fil du temps, ses reportages se sont peu à peu espacés, il est alors revenu à ses premières amours puisque depuis 15 ans il enseigne à l’ETPA, l’école de photographie de Toulouse. Il ne leur enseigne pas la technique de prise de vue, car il se plait à rappeler qu’en matières de photo, il est autodidacte ; non, il leur enseigne bien sûr l’histoire de la photo, cet art riche, bien que récent, support devenu indispensable à toute action de sauvegarde de la mémoire.
Et au surplus enfin, en sa qualité de Commissaire de l’exposition des Rencontres de la Photo africaine, de Bamako, il parraine les jeunes talents, et tout récemment ses deux derniers protégés ont été lauréats et ont obtenu le prix Niepce, l’équivalent du Goncourt pour les photographes ».