A Rivesaltes (66), l’Exposition Invisible en marge des commémorations de la Retirada
A l’initiative du street-artiste Rafaël Gray, des « Actions en Off» des commémorations officielles à la « Retirada » de 1939 ont permis à des artistes d’exposer “là où il n’est plus donné à voir, là où la mémoire est en zone interdite”, explique l’artiste. Avec cette expo “Ouvrez les yeux!” qui se déroule au gré de l’arrivée des artistes pendant les mois de mai et juin, il faut chercher les oeuvres dans l’ancien camps de Rivesaltes, dans les bâtiments en ruine des Bloc F et K.
L’Exposition Invisible a été inaugurée, début mai, dans l’ancien camp d’internement de Rivesaltes par une action collective Post-Posters, mais elle se prolonge au gré de l’envie et de la disponibilité des artistes.
L’artiste définit cette opération comme un regroupement d’actions poétiques libres, dans un ancien camp de rétention: “En occupant un espace pour faire poésie et revendiquer une liberté d’exister hors des circuits balisés. En squattant un lieu interdit, un territoire rendu ‘invisible’, loin des regards, à découvrir par l’exploration. Un no man’s land de ruines, verdoyant à ciel ouvert, mis hors champ du Mémorial « Officiel », à l’écart, comme « en rétention » même”.
‘L’Exposition Invisible’ se fait sans autorisations, sans subventions, sans appuis institutionnels. Les artistes qui y participe prennent à leur charge les contraintes qu’imposent leur création.
Max Horde y est venue enterrer ses “Bouteilles à la Terre”; puis sont apparus une phrase de Charles Dreyfus Pechkoff et une Grille Epidémique de Joël Hubaut, ainsi qu’une installation de Bruno Rosier. Des participations sous forme de posters ou autre de Hervé Bréhier et Laura Morsch-Kihn; Escif; Alain Declercq; Leila Payet; Souad El Maysour; Cynthia Montier et Myriam Suchet; Jakob Gautel; Jacque Sy; Céline Ahond et Valérie Tortolero; Icy and Sot.
Rafael Gray a installé le fond de scène du Théâtre de l’Invisible qui pourra servir à de futures performances. Le collectif UN2 a collé des affiches pour des artistes qui n’ont pu se déplacer: Roberto Martinez, Xavier Pinon, Anita Gallego, José-Maria Gonzalez, Mathieu Tremblin et autres “post-posters”…
De France à la Réunion ou au Maroc, en passant par l’Allemagne, l’Espagne, le Vénézuela ou l’Iran, le ton est donné avec ces propositions artistiques et engagées créés par des artistes qui renvoient à l’esprit des Brigades Internationales.