Du 12 octobre 2024 au 9 mars 2025
Vidya Gastaldon
“Demeure sans murs”
Commissariat : Clément Nouet
“Demeure sans murs”
Ce titre est-il une proposition nominale, dont on imagine qu’elle pourrait constituer une sorte de description de ce qu’est, sinon toute exposition, du moins celle-ci, spécifiquement ? Un lieu capable d’être ouvert au souffle des vents, tout en étant accueillant pour celles et ceux qui viennent le visiter, une maison explosée mais engageante, gracieuse et hospitalière ? Ou faut-il lire ce titre comme une injonction paradoxale, un précepte philosophique de poche, presque brutal, qui nous pousserait à nous affranchir de ce qui nous enferme ? Ne serait-ce pas plus simplement une invitation douce et vibrante qu’il faudrait murmurer ou chanter encore et encore, un mini-poème de quatre pieds seulement, qui parviendrait à créer une musicalité par le jeu subtil de répétition, et de légère variation, qui rapproche phonétiquement les syllabes [mœʁ] » et [myʁ] ?
Si le titre de cette exposition de Vidya Gastaldon peut nous enseigner quelque chose à propos de son œuvre, c’est qu’ici comme ailleurs, il n’y a pas lieu de choisir entre différentes interprétations, qu’elles sont toutes valides en même temps et que les formes serpentines du point d’interrogation valent toujours mieux que ce petit trou noir que constitue le point. Demeure sans murs est ainsi une invitation, une injonction et une description, un titre simple et beau, parfaitement ouvert, à partir duquel il devient possible de déployer et comprendre quelques-unes des lois qui gouvernent ce travail à la fois hautement visuel et spirituellement riche.
Extrait du texte de Jill Gasparina, critique, curatrice indépendante et professeure
BIO
Vidya Gastaldon est née en 1974 à Besançon.
Elle vit et travaille à Grange Neuve dans l’Ain, France.
À la fois mystique, fantastique et très plastique, l’œuvre de Vidya Gastaldon développe une sorte d’harmonisation des qualités tant psychiques que physiques. Allergique à une éventuelle mise sous contrôle, elle nous livre un panorama cosmique alliant divinités hindoues, personnages du Muppet Show et allusions christiques.
Son travail qui se réfère aussi bien à Turner, Burchfield ou Blake qu’à Bunuel, revêt un caractère protéiforme qui relève du divin, de l’hallucination ou tout simplement du quotidien. Dans ce mélange de sacré, de sensualité, d’humour et parfois de provocation, elle parvient à établir un rapport entre l’être et le censé être. Elle fait ainsi naître de nouvelles croyances et avec des impulsions négatives ou positives, elle contraint les égrégores censés reproduire toujours le même schéma à ne plus influencer la pensée collective.
Tarif réduit (3 €) et gratuité: voir les conditions sur le site.
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