Du 24 octobre 2024 au 5 janvier 2025
Vernissage le 23 octobre 2024
18h00 – 20h30
Le Château d’Eau présente la série de Richard Pak intitulée La Firme (2016 – 2017), premier volet du cycle Les îles du désir consacré à l’espace insulaire.
En associant photographie, vidéo, récit et documents historiques, Richard Pak raconte l’histoire de la communauté de Tristan da Cunha – petite île volcanique au milieu de Atlantique sud, territoire habité le plus isolé au monde – et questionne l’héritage des valeurs idéalistes fondatrices de cette communauté établies il y a 200 ans.
Du cycle Les îles du désir.
C’est un confetti perdu au fin fond de l’Atlantique Sud, à 2 771 km de l’Afrique du Sud et à 3 223 km du Brésil. La terre la plus proche est l’île de Sainte-Hélène, à 2418 km NNE et, avec ses 96 km2 de superficie, l’île volcanique Tristan da Cunha culmine à 2 062 m. Un bout de monde au bout du monde.
C’est là que Richard Pak s’est installé fin 2016 pour trois mois et a commencé son cycle sur les espaces insulaires, qu’il a ensuite développé et poursuit encore. Mais il fallait atteindre l’île : « Aller à Tristan da Cunha tient de la gageure ; certains attendent plus de deux ans. Il faut d’abord obtenir l’autorisation du conseil de l’île. Ensuite il faut trouver une place sur un des quelques bateaux de pêche qui la desservent. Quand l’archipel est enfin en vue, après huit jours de navigation jusqu’au seuil des quarantièmes rugissants, la météo doit être assez clémente pour décharger cargaison et passagers, ce qui n’est jamais garanti. »
Là, seul visiteur au milieu des 260 habitants – qui n’avaient que huit patronymes différents – et de quelques expatriés essentiellement britanniques et de quelques Sud-africains – il a procédé à un rythme lent, pris ses marques, regardé, cherché les traces d’une histoire singulière qui fit que ce territoire rattaché à la couronne britannique fut régi par une organisation ignorant la hiérarchie, la propriété privée et l’argent. De cette belle utopie restent encore aujourd’hui de fortes valeurs de solidarité et de vivre ensemble.
Richard Pak a rapporté de cette expérience et de cette écoute des images douces, une combinaison de paysages et de portraits aux teintes sans stridences, apaisées, qui respirent à la fois une amplitude de l’espace et une proximité à ceux qu’il photographie. Ces photographies documentaires qui ne cherchent ni à écrire un récit ni à prouver quoi que ce soit s’accompagnent de documents, d’images filmées et les notes qu’il a rédigées durant son séjour lui ont permis de concevoir un livre sur le territoire habité le plus isolé sur notre planète.
Ni historien, ni ethnologue, ni sociologue mais indéniablement curieux se documentant sérieusement et absolument photographe, Richard Pak nous invite simplement à découvrir cet univers singulier dont il a voulu faire l’expérience. Et la combinaison de tendresse et de fragilité qu’il transmet rappelle les mots d’Erik Orsenna :
« Une île est par définition fragile, nomade. Tout le monde a peur qu’elle se dissolve à un moment donné ou parte à la dérive. ».
Christian Caujolle Conseiller artistique
- Richard Pak est un auteur pluridisciplinaire né en France en 1972.
Photographie documentaire, recherches plastiques, convocation du récit ou de la vidéo.
Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions individuelles en Europe.
Il a publié deux monographies et ses photographies font partie de collections publiques et privées dont celles de la BNF et de la Collection Neuflize OBC.
ATTENTION: la galerie du chateua d’eau est provisoirement installée (le temps des travaux) allées Charles de Fitte.
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