Du 1 mai 2024 au 30 août 2024
Jephan de Villiers
Né Jean-François Le Jolis de Villiers de Saintignon au Chesnay prés de Versailles, le 4 avril 1940. BAC Philo – Lycée Janson de Sailly, Paris. Service militaire pendant 28 mois : Allemagne, école de Saumur, Sous-lieutenant de Cavalerie en Algérie. De retour d’Algérie, après une période de réadaptation difficile, il commence ses premières peintures et sculptures.
« Aussi singulier et incomparable que soit son univers, Jephan de Villiers fait partie de cette famille d’artistes que réunit une commune affinité avec la perception archaïque du monde, une commune attirance pour les matières, les techniques, la sensibilité des réalités antérieures, sociétés primitives de la civilisation agricole détrônée par l’industrie, voire tribus paléolithiques des origines. Une nostalgie en somme des époques où l’homme, encore noyé dans la pensée sauvage ou venant tout juste d’inventer l’écriture, semblait faire corps avec son environnement naturel, dont la société des laboratoires, des usines et des bureaux l’a irrémédiablement éloigné depuis.
À l’époque où disparaissent les dernières sociétés primitives, il est significatif que certains artistes éprouvent le besoin d’en réinventer d’autres, purement imaginaires, de magnifier aussi, comme Jephan de Villiers, le microcosme quasi subliminal d’une nature qui ici ou là paraît tomber en ruines ; ces artistes s’attachent en somme à recycler dans leurs rêves les fragments des mondes engloutis. Par l’excès même de ses succès technologiques, la révolution industrielle triomphante réactive aujourd’hui la nostalgie des civilisations défuntes et de leurs technologies disparues. Ce n’est pas un hasard si, au moment précis où l’homme accède à l’immortalité de la réalité virtuelle, s’impose, symétriquement, le retour symbolique à la terre, aux feuilles et aux racines, comme dans l’univers poétique archaïsant de Jephan de Villiers. »
Laurent Danchin Ecrivain et Critique d’art
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