Du 5 avril 2024 au 21 septembre 2024
Fortuna
Carl Andre, Silvia Bächli, Bruno Botella, Ernst Caramelle, Eléonore Cheneau, Isabelle Cornaro, Raoul de Keyser, Nathalie du Pasquier, Aurélien Froment, Ron Gorchov, Christian Hidaka, Hippolyte Hentgen, Roni Horn, Ian Kiaer, Imi Knoebel, Renée Levi, Marie Cool, Fabio Balducci, Helen Mirra, Bruce Nauman, Gyan Panchal, Susana Solano, Sophie Taeuber-Arp, David Tremlett, Emmanuel van der Meulen, Rachel Whiteread et Virginie Yassef.
Commissariat : Raphaël Zarka et Clément Nouet
L’exposition est labellisée Olympiade culturelle par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 ayant pour objectif de faire dialoguer art et sport.
L’exposition réunit plus de 25 artistes de différentes générations (de Sophie Tauber Arp née en 1889 à Lina Hentgen, née en 1980) et de différentes nationalités.
Elle propose une réflexion sur les formes dans l’espace marqué par le skateboard. Nombre d’items sont abordés comme la ligne, le frottement, l’usure, la courbe, la trajectoire, la trace, le mouvement, l’angle droit, la géométrie, l’accident ou encore la verticalité et toujours dans une relation étroite à l’espace.
Fortuna ne répond pas à des données chronologiques mais propose des rapprochements formels, stylistiques, esthétiques ou encore processuels avec une diversité d’œuvres et de médiums (peintures, dessins, vidéos, sculptures, installations…).
Genèse de l’exposition par Clément Nouet:
Durant l’été 2021, j’ai invité l’artiste Raphaël Zarka à concevoir une exposition autour de son approche du skateboard. Mon projet était alors de faire un clin d’œil au contexte des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Discipline olympique depuis 2020, le skateboard a recueilli un énorme succès lors des J.O. de Tokyo.
Il était donc logique de voir ce sport à nouveau au rendez-vous à Paris. On connaît l’intérêt de Raphaël pour le skateboard, qui se retrouve dans certaines de ses œuvres plastiques mais aussi dans quatre de ses ouvrages publiés aux éditions B42 : La Conjonction interdite, Chronologie lacunaire du skateboard, Free Ride et Riding modern Art.
Chaque livre propose une approche particulière de cet objet culturel : analyse du plaisir lié au skate, généalogie de cette pratique, album de photographies collectées par l’artiste représentant des skateurs sur des œuvres dans l’espace public et en±n une mise en parallèle entre l’art de skater, les instruments dont se servait Galilée pour étudier la chute des corps et l’art minimal le plus phénoménologique : Carl Andre, Robert Morris et Tony Smith surtout.
J’ai rapidement compris que nous n’allions pas faire une exposition littérale ou illustrative et qu’il n’y aurait probablement aucune image de la célèbre planche de bois. Raphaël m’a proposé de travailler à partir des croisements, ou des résonances, entre le skateboard et l’art, à partir de ce qu’il pourrait y avoir de commun dans la relation qu’artistes et skateur·euse·s entretiennent avec les espaces, les formes et les textures. Cette direction de travail m’a enthousiasmé ».
(…)
La méthode de Raphaël pour sélectionner les artistes de l’exposition a consisté à analyser des œuvres à travers le prisme du skateboard. Nous avons donc suivi une liste de mots clés à la jonction de ces deux domaines : géométrie, lignes, plans inclinés, courbures, angle droit, trajectoire, gravité, matériau, frottement, usure, trace, accident, chute. Apparait alors une forme d’abstraction géométrique texturée, mais à nos yeux il s’agit plus généralement d’un rapport de l’art à l’espace, une manière de construire des espaces, que ce soit dans le plan ou en volume, tout en mettant en avant les processus de production.
L’exposition réunit ainsi plus de 25 artistes de différentes générations (de Sophie Taeuber-Arp née en 1889 à Lina Hentgen, née en 1980) et de différentes nationalités. Largement composée d’œuvres figurants dans des collections publiques françaises, Fortuna comprend également des productions récentes ou inédites (Éléonore Cheneau, Emmanuel Van der Meulen, Marie Cool Fabio Balducci) ainsi qu’un ensemble de productions in situ réalisées spécifiquement pour l’exposition (Nathalie Du Pasquier, Hippolyte Hentgen, David Tremlett). Cet ensemble aussi subjectif que cohérent quand on le rattache à la pratique et aux recherches de Raphaël, se compose autant d’artistes historiques (Carl Andre, Bruce Nauman, Ron Gorchov, Roni Horn, Raoul De Keyser…) qui ont profondément marqué son parcours que d’artistes de sa génération (Christian Hidaka, Isabelle Cornaro, Aurélien Froment, Virginie Yassef…) avec lesquel.le.s il est en constant dialogue.
Clément Nouet, Directeur du Mrac et co-commissaire de l’exposition.
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