Du 7 février 2024 au 23 mars 2024
Vernissage le 3 février 2024
17h00 – 17h00
Armelle Caron, Le surgissement du bleu
Le travail d’Armelle Caron découle d’expériences dans les paysages. Il se manifeste principalement par le dessin, l’impression et l’écrit en puisant parfois dans la cartographie, en mobilisant souvent ses propres souvenirs de lieux ou ceux de protagonistes rencontrés. L’intimité qu’entretiennent les individus avec les couleurs, la manière singulière dont elles peuvent être perçues sont le point de départ d’une recherche menée avec le centre d’art Le lait, rejoint ensuite par la Maison Salvan.
De cette recherche découle une exposition dans laquelle la sensibilité à la couleur se retrouve effectivement être la source de plusieurs œuvres. Certaines se manifestent sous la forme de tapisseries et de livres qui viennent rythmer l’espace d’exposition. Dans le cadre de leurs productions, ces pièces ont impliqué des gestes et des savoir-faire spécifiques qui intéressèrent également Armelle Caron. Elle les a filmés et les restitue partiellement à travers des fragments de vidéos disposés dans l’exposition. Dans ces images, tel des ready-made immatériels, elle identifie des couleurs qu’elle fantasme et prolonge ensuite en les déployant sur les surfaces murales. Ce souhait de prolifération lui permet d’envisager des gestes picturaux impactant qui agissent sur l’intégralité de vastes segments de l’architecture de la Maison Salvan. Par-là, c’est bien une immersion dans la peinture qu’elle promet.
Cependant, Armelle Caron refuse l’autorité, son exposition révèle des choix combinatoires précis mais suggère tout autant la possibilité d’en envisager d’autres. La proposition apparait comme un système ouvert à l’alternative. Les visiteurs et les visiteuses peuvent, depuis la configuration concrète proposée, rêver tous les possibles chromatiques, spéculer sur un infini de paysages abstraits. Au final, à travers « ce surgissement du bleu », peut-être qu’ils et elles pourront ‘entrer dans la couleur’ et gagner cette joie qu’évoque Gilles Deleuze dans son ‘abécédaire’ lorsqu’il se remémore ses expériences heureuses avec la peinture…
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