Du 1 mars 2024 au 28 avril 2024
Antoine Vircondelet, Traces immémorielles
La direction de la Culture de la Ville de Perpignan présente l’exposition de peinture Traces immémorielles du jeune artiste Antoine Vircondelet qui emporte le regard dans les méandres de ses voyages intérieurs brochés de l’or des civilisations passées… ou est-ce de celles à venir?
L’accumulation de pictogrammes, l’abondance de signes entremêlés déroutent l’œil qui ne sait plus où fixer son attention.
La première lecture se porte sur un ensemble compact, une masse protéiforme qui change selon que l’on regarde un détail plutôt qu’un autre. En se prenant au jeu, on tire comme sur le fil d’une bobine pour essayer de déchiffrer ce mystérieux message encodé.
Quel trésor oublié, quelle révélation se feront jour?
Cette cartographie ésotérique ne se livre pas aisément et entretient l’espoir d’une belle découverte. Elle nous transporte dans les derniers retranchements de la vision qui favorisent une certaine pratique méditative, à la manière des mandalas du bouddhisme tantrique.
Il y a quelque chose d’intemporel dans les œuvres d’Antoine Vircondelet.
Une matrice commune à l’humanité qui évoque tant l’art précolombien avec ces enchevêtrements compliqués et ces formes totémiques, que le raffinement de l’Asie du sud-est avec ces architectures sophistiquées mâtinés d’or et de lumière.
Sommes-nous dans quelques temples khmers, à Angkor entre dentelles de pierres et lianes, ou devant quelques stupas monumentaux à Bangkok, Chiang Mai ou Bali? Ces formes sontelles organiques, synthétiques, abstraites, figuratives, ou tout cela à la fois? Se réfèrent-elles au passé d’un ailleurs ou sont-elles ancrées dans une modernité plus proche de nous?
Car elles ne sont pas sans évoquer une certaine abstraction figurative des années quatre-vingt d’un Keith Haring et du Bad painting new-yorkais, ou de la Figuration libre de Robert Combas et Hervé Di Rosa en France.
Les références sont si nombreuses et variées qu’elles finissent par brouiller les pistes pour nous emmener là où l’artiste le souhaite : un univers imprégné des choses qui le touchent et l’inspirent, qu’il assimile et transforme pour nous livrer son propre langage.
L’art d’Antoine Vircondelet réside dans sa capacité à nous égarer dans différentes époques et latitudes par des leitmotive évocateurs et des compositions labyrinthiques déroutantes. Il y a quelque chose d’obsessionnel dans la récurrence des thèmes et des motifs. Est-ce une cartographie intime des pensées de l’artiste ?
Faut-il y voir une allégorie de notre société mondialisée avec ses réseaux complexes humains, technologiques et d’échanges commerciaux ?
Chacun est libre d’interpréter selon son idée ou simplement de se laisser porter par le pouvoir hypnotique des œuvres.
[