Rencontre avec Françoise Dugourd-Caput, peintre
Finhan, Tarn-et-Garonne
Françoise Dugourd-Caput a une approche en apparence très simple: tout vient sous le pinceau. “Ma peinture est abstraite, ou plus rarement figurative mais dans les deux cas, je m’appuie sur ce qui est en train d’advenir sur la toile. Rien d’après photo, pas de personnages ou de scènes précises dans la nature. Tout vient sous le pinceau. Mais je dois dire que la nature s’invite de plus en plus dans mes œuvres. La nature et notamment l’eau. Il y en a toujours un peu quelque part sur ma toile”.
Le point de départ reste une formation classique passée par le dessin avant d’aborder les techniques de peinture: “J’ai commencé par le dessin dans mes jeunes années et, tout naturellement, j’ai découvert la peinture sur toile, à l’huile d’abord, puis l’acrylique avant un retour à l’huile pour sa fluidité et sa transparence. Je travaillais alors sur des sujets figuratifs, quelques natures mortes et différents sujets animaliers, en bifurquant vers les émotions suscitées par le couple, les enfants, l’amour, des femmes, des hommes, la séduction et la vie en général. Puis j’ai été rattrapée par la nature et ce qu’elle peut offrir de beauté, sans cesse renouvelée”.
Aujourd’hui, l’artiste a suffisamment de recul pour faire confiance à la pratique elle-même: elle démarre sa toile au pinceau avec un trait libre sur un fond coloré. Et puis elle fait quelque chose de très simple: « Je mets la toile dans le couloir, ce qui me permet de la voir de loin, et cette vue sur la toile me donne des idées”.
Françoise Dugourd-Caput fait donc confiance à sa peinture, à son pinceau. Elle accorde également la même confiance aux différentes techniques qu’elle pratique: la peintre passe ainsi volontiers de l’huile à l’acrylique ou mélange même les deux, sans s’interdire d’autres techniques comme l’aquarelle et, plus récemment la peinture numérique, dans laquelle elle passe là encore de l’abstraction au figuratif sans l’avoir décidé au préalable.
Lles aquarelles sont évidemment réalisées sur papier blanc, support obligé si on veut profiter des transparences de ce medium, pendant que les oeuvres numériques sont à l’inverse conçues sur un fond noir.
Pour le reste, l’artiste ne s’interdit rien non plus sur ces supports.
Exemple avec l’aquarelle, qu’elle n’hésite pas parfois à travailler en utilisant un outil incongru ici, le couteau… “Je fais beaucoup d’aquarelles abstraites; j’ai trouvé un plaisir immense à travailler l’aquarelle, avec ces rendus de transparence, ses fluidités et le jeu des couleurs et lumières. Que ce soit dans une technique dans le mouillé, ou avec, après un certain séchage, l’ajout de structure en utilisant le couteau, un peu paradoxal dans ce contexte.
Et côté numérique, la pratique passe par la tablette: “Je dessine tous les éléments sur ma tablette. Dans l’oeuvre intitulée Adieu, j’ai dessiné les mains que j’ai ensuite intégrées à l’oeuvre. Dans une autre, French Cancan, j’ai voulu prolonger la vie d’une oeuvre sur toile que j’avais vendue pour lui donner une nouvelle vie, différente et numérique. J’utilise finalement peu les intégrations de motifs extérieurs. En revanche, je peux utiliser des éléments que seul le numérique peut apporter comme les fractales par exemple. Mais si j’y ai recours, je les retravaille pour les intégrer à l’oeuvre”.
En jonglant entre toutes ces techniques, l’artiste estime que depuis 1986, elle a dû réaliser près de 600 toiles.
Et si jamais l’inspiration ne vient pas devant la toile blanche, il reste encore d’autres recours: « En ce moment, je suis dans une phase de reprise de toiles anciennes. Je les recouvre complètement, je ponce, je mets du gesso blanc et je repars. J’ai fait une série de toiles avec les feuilles d’or qui accrochent la lumière. Matière avec craqué, billes de verre et je travaille dessus ».
Bref, une approche qui fait que, devant une toile, l’artiste trouvera toujours à s’exprimer.
Retrouvez d’autres oeuvres de l’artiste dans notre annuaire: https://www.artistes-occitanie.fr/accueil-catalogue/galerie/continent/
