Le Frac Paca acquiert deux œuvres de Nicolas Daubanes
Le Frac Paca acquiert deux œuvres du plasticien Nicolas Daubanes, passé par les Beaux-Arts de Perpignan et aujourd’hui à Tarbes, où il enseigne à l’Ecole d’Art de Tarbes et de Pau.
Les deux œuvres sont issues de son travail autour de la prison des Baumettes, le thème de la prison étant récurrent dans le travail de l’artiste. Nicolas Daubanes a été le premier lauréat du grand prix Occitanie d’art contemporain en 2017.
La première: – Quartier des femmes mineures, Prison des Baumettes, 2017, 10 x 2 cm, céramique dentaire, édition de 3
“Il s’agit de la reproduction exacte mais fragmentée d’une clef d’une des portes du quartier femmes, mineures, des Baumettes à Marseille. La prise d’empreinte a été faite suite à de longues négociations avec un membre du personnel pénitencier. A partir de ce moulage et l’aide d’un prothésiste dentaire, Nicolas Daubanes réalise un tirage de cette clef. Le choix de la céramique dentaire a été motivé par le fait de concevoir l’objet parfait pour une tentation d’évasion, matière qui traverse aussi bien l’espace que le temps. La matière céramique passe les portiques de sécurité et autres sas de détection tout en gardant la solidité nécessaire pour actionner le système de la serrure. Celle employée spécifiquement pour la réalisation de cette pièce est une des plus solides, tout en mettant en perspective l’idée de prothèse rêvée pour une personne détenue. Une des réactions du corps humain associée à la détention de très longue durée est la perte des dents, ces dernières par leurs qualités structurelles sont les vestiges archéologiques qui résistent le mieux au passage du temps. Les dents sont également symboles de violence : elles jonchent le sol des couloirs de détention où se règlent les comptes. Le four, qui permet la cuisson de cette céramique spécifique, est de taille tellement réduite qu’il ne permet pas le tirage de la clef dans sa totalité. Nicolas Daubanes choisit de ne pas assembler les morceaux ainsi créés pour rester dans le cadre de la sculpture et non dans la copie conforme d’une clef de prison, ce qui est pénalement répréhensible.