L’Artothèque à Montpellier fête ses dix ans
L’artothèque à Montpellier va fêter ses dix ans le 12 décembre, au Mas du ministre à Mauguio (34).
Il y a dix ans, une artiste, Danièle Sanchez, et une amateur d’art, Elisabeth Picou créaient une artothèque à Montpellier. Dix ans après, la structure est toujours là, dans une version nettement plus étoffée qu’à son commencement.
Le principe est simple: des artistes mettent en prêt des oeuvres d’art, que les amateurs d’art peuvent emporter chez eux pendant quatre mois. Tous les quatre mois, les uns et les autres se retrouvent dans un lieu montpelliérain le temps d’une soirée de partage. Partage sur l’art, partage du repas et partage des oeuvres. Les premiers apportent éventuellement de nouvelles toiles, et l’accrochage se complète avec les oeuvres que les amateurs rapportent.
Pour y appartenir, les uns (les artistes) paient 25€ par an pendant que les autres (les emprunteurs) paient 15€ par mois.
Ces rencontres régulières font la spécificité de cette artothèque: la plupart du temps, ces structures fonctionnent davantage comme des bibliothèques, avec un local où sont stockées les toiles et des emprunteurs qui peuvent venir faire leur choix.
Elisabeth Picou a souhaité faire de cette aventure une occasion pour les uns et les autres de se rencontrer. Et renseignements pris auprès des amateurs, c’est clairement l’une des motivations fortes pour adhérer à l’association.
Aujourd’hui, l’artothèque rassemble 48 artistes et 60 emprunteurs. Entre les artistes qui rentrent et ceux qui en sont sortis, Elisabeth Picou estime que plus de 70 artistes sont passés par l’association.
Les artistes sont choisis sur dossier par un comité de sélection qui en examine maintenant un nombre beaucoup plus important. Aujourd’hui, les artistes membres viennent de Montpellier, Sète ou Béziers, mais également du Gard (Placide Zéphyr), voire de plus loin: une artiste averyonnaise (Nadine Vergues), un artiste d’Albi (Bernard Coignard) et un autre de Grenoble qui frappe aujourd’hui à la porte, en ayant précisé qu’il est prêt à venir tous les quatre mois pour bien participer à la dynamique en cours.
Mais pour Elisabeth Picou, le succès n’est pas tant dans ces chiffres que dans un fait tout simple: “Nos amateurs d’art adhérents empruntent, mais certains ont fini par acheter. Et parmi ces acheteurs, se trouvent des personnes qui n’avaient jamais acheté d’art avant. C’est clairement ma plus grande fierté”.
Depuis deux ans, le Conseil départemental de l’Hérault s’appuie maintenant sur l’artothèque pour organiser tous les ans à l’automne au château de Restinclières (Prades-le-lez, 34) Art Nature Contemporain, une exposition sur un thème lié à l’environnement. Sur la base du volontariat, la plupart des artistes de l’artothèque choisissent de participer.
Parmi les artistes piliers de la structure, le graveur Vincent Dezeuze, le pastelliste Jean-Christophe Attencourt, le peintre Gérard Bru et la collagiste Aurélie Salvaing.
Tous seront présents le 12 décembre à Mauguio pour fêter comme il se doit cet anniversaire.
L’aventure des artothèques
La première artothèque est née en Allemagne en 1906, puis le principe s’est répandu en Europe du Nord. En France, les artothèques sont nées officiellement dans les années 60 et se sont développées sous les années Mitterrand, pour ce qui concernent les structures référencées par l’Etat, dotées d’un label et regroupées dans un réseau commun, l’Adra.
A côté de ces structures sont nées d’autres structures, portées par des associations ou des initiatives individuelles, comme c’est le cas pour celle de Montpellier.
Dans la région existent une artothèque membre de l’Adra à Nîmes, et des artothèques associatives dans le Gard (Babart, à Argilliers), dans l’Aude (Létang d’art à Bages d’Aude et Pousse-Cailloux à Roquefort des Corbières), en Aveyron (centre culturel Averyon Ségala Viaur à Rieupeyroux), dans le Lot (structure départementale, à Cahors), dans le Tarn (pour les enseignants), en Ariège (Mille tiroirs à Pamiers) et une deuxième dans l’Hérault (La calamartothèque, Sète).