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A Toulouse, l’artiste Damien Aspe prépare une oeuvre inspirée par l’explosion AZF

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A Toulouse, l’artiste Damien Aspe prépare une oeuvre inspirée par l’explosion AZF

 

Damien Aspe,  ©Yohan Gozard.

Que faire sur un site comme AZF, pollué, inconstructible et marqué par l’explosion qui a touché la ville en 2001. La Métropole de Toulouse a lancé un appel d’offres et un concours artistique. La société Urba Solar a gagné l’appel d’offre pour installer une centrale solaire sur le site, et l’artiste toulousain Damien Aspe a remporté le concours artistique, adossé au projet d’Urba Solar.

Le 21 septembre 2001, l’explosion sur le site AZF se répercutait bien au-delà du site lui-même et marquait toute la ville de Toulouse. Cette catastrophe industrielle entraînera la mort de trente et une personnes, faisant deux mille cinq cents blessés et de lourds dégâts matériels. 

L’artiste Damien Aspe va réaliser pour 2020 une oeuvre qui va reprendre le tracé de l’onde de choc sonore survenue ce jour-là.

Il va pour cela disposer tous les 15 mètres 1560 panneaux de couleur, qui suivront l’onde de choc sonore à partir de l‘épicentre, sur le site AZF. L’oeuvre, intitulée Rainbow Blast, ne sera visible que du ciel (par avion ou par le futur téléphérique).  Parallèlement à cette installation artistique, le site de 24 ha va devenir une centrale solaire, une curiosité dans un site urbain.  

La tour la plus haute de l’usine, qui avait survécu à l’explosion, a finalement été mise à terre bien qu’elle fût un point de repère apprécié des pilotes d’avions en approche vers l’aéroport de Blagnac. L’implantation de la centrale solaire et sa proposition artistique vont permettre de rétablir un élément identifiable matérialisé au sol pour les pilotes en phase d’approche de l’aéroport de Toulouse-Blagnac et ainsi de renouer avec les traditions aériennes. 

Les deux projets, le projet industriel et le projet artistique, vont évidemment de pair pour montrer que l’énergie, la lumière, la couleur peuvent reprendre le dessus. L’œuvre est à double sens, le dégradé de couleurs de l’onde de choc peut se lire aussi comme un arc en ciel horizontal.  L’arc-en-ciel représente la décomposition du spectre solaire et la centrale solaire produit de l’électricité via ce spectre. “L’arc en ciel a aussi plusieurs connotations symboliques, précise l’artiste: signe de joie (espoir sur le devenir du site); signe de communication céleste dans la culture asiatique (hommage aux victimes d’azf) et symbole écologique (production d’énergie verte sur un site industriel pollué)”.

L’appel d’offre obligeait l’artiste à proposer une oeuvre prenant en compte des contraintes particulières.

Les contraintes
Cahier des charges de l’intervention artistique : couleur unie des panneaux, localisation de chacun d’eux non modifiable, orientation et ladisposition régulière des emplacements.
Pour Damien Aspe, “ces contraintes, notamment les écarts entre chaque panneau sur un si grand espace, ne peuvent pas laisser entrevoir une solution graphique où un dessin serait visible. L’étendue du projet, les angles de vues et les espacements des panneaux ne laissent entrevoir que la possibilité de créer des grandes masses colorées qui permettront les délimitations visuelles. Il semblait évident d’essayer de tirer parti de ces limitations afin d’en faire la force de ce projet”. 

Le choix  du  thème: les ondes de choc
Les morts, les blessés, les dégâts matériels et le traumatisme des Toulousains ont été provoqués, non pas par l’explosion, mais par l’onde de choc de celle-ci. Afin d’expliquer leurs théories, les experts doivent matérialiser la propagation du son de façon graphique.   Un phénomène auditif est alors transformé en phénomène visuel. Afin de percevoir les formes et les vitesses de propagation, ils utilisent des dégradés de couleurs. 

L’artiste s’est inspiré de ces schémas techniques pour reproduire de façon visuelle l’onde de choc sonore.

 

Damien Aspe a fait des études d’art plastique  à l’université toulousaine avant de devenir l’assitant du photographe jean Dieuzaide et de faire une carrière de photographe. Il est revenu à l’art contemporain par le biais du numérique.

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