A Perpignan, le Festival international du livre d’art et du film (le Filaf) s’arrête après 11 éditions
Sans donner trop d’explications, le président et fondateur du Filaf, Sébastien Planas a annoncé l’arrêt du festival par mail.
Le Filaf avait su s’imposer dans le paysage français tous les ans au mois de juin, un paysage qui comprend pourtant deux autres manifestations sur ce thème du film d’art, un plus ancien qui se tient au Louvre à Paris, le Jifa (15ème édition qui se tient actuellement) et un autre de création plus récente, le Mifac, au Mans (7ème édition en 2021).
Créé en 2011 seulement, le Filaf avait réussi à rassembler des jurys prestigieux et à faire venir à Perpignan de grandes signatures artistiques (Jim Dine, Sophie Calle, Jean-Michel Alberola, Annette Messager, etc) et littéraires (Michel Houellebecq notamment).
Pour le festival et son équipe, il y aura néanmoins une vie après le festival: l’équipe réfléchit à des résidences, et Sébastien Planas souhaite se consacrer à l’écriture.
Cet arrêt est évidemment analysé au prisme de deux événements importants: le contexte de la pandémie, et, plus important, la couleur politique de la mairie de Perpignan, conquise par le Rassemblement national en 2020. Pour l’ancien élu culture de l’équipe précédente (UMP), Michel Pinell, l’explication est simple: “Faute de soutien de la municipalité d’extrême droite et après 11 éditions extraordinaires, le FILAF baisse les bras. Un “outil culturel” de moins pour ‘faire rayonner’ Perpignan. Dommage”.
Mais l’élu actuel, André Bonnet, regrette également cette fin brutale qu’il a apprise par la presse. “La Ville de Perpignan émet le vœu que ce coup d’arrêt ne soit que provisoire et reste naturellement ouverte au dialogue et au soutien“.
Sébastien Planas refuse d’entrer sur ce terrain politique: le 19 janvier, il expliquait au Quotidien de l’Art que l’arrêt du festival n’est pas lié à l’arrivée du Rassemblement national à la tête de la Ville, … tout en ajoutant: “C’était très difficile pour nous en tant qu’association, non portée par une institution, avec une équipe de bénévoles, de se maintenir sur la durée“.
Sébastien Planas avait fait connaître son hostilité au Rassemblement national et n’avait pas voulu des subventions que la municipalité était apparemment prête à lui verser.