A Lodève (34), l’atelier du mobilier national veut du “circuit court”
Jean-Marc Sauvier, le directeur de la manufacture nationale de tapis de la Savonnerie de Lodève, dans l’Hérault, reprend une idée qu’il avait évoquée en 2015, peu après son arrivée, mais qui prend aujourd’hui tout son sens.
En 2015, il rencontre des éleveurs et évoque avec eux l’idée d’utiliser de la laine des moutons du Larzac pour les tapis tissés dans la manufacture.
Pour l’instant, la laine utilisée provient de Nouvelle-Zélande et d’Australie, ignorant donc qu’il se trouve de nombreux moutons sur le plateau du Larzac, tout proche de Lodève. Pour l’instant la laine de ces moutons, quand elle est valorisée, sert avant tout à l’isolation du bâti.
Mais Paris reste indifférent à l’idée. La manufacture continue donc d’utiliser 500 kg de laine par an venant de moutons mérinos de Nouvelle-Zélande et Australie.
Trois ans plus tard, le “circuit court” est davantage en vogue et le nouveau directeur du mobilier national, Hervé Lemoine, arrivé en 2018, se montre davantage favorable à l’idée.
En juillet, Jean-Marc Sauvier a annoncé que des premiers tests ont été réalisés avec un collectif d’éleveurs de brebis des Cévennes et la filature du parc des Cévennes, située à Brassac, dans le Tarn.
La manufacture a utilisé la laine pour la chaîne qui sert de support au tissage. Pas pour le tissage proprement dit en raison de la qualité de la laine, composée de fibres courtes et plus cassantes. Les produits en question font actuellement l’objet de tests par la direction du mobilier national.
En parallèle deux éleveurs projettent d’éleveur des moutons mérinos pour la laine sur le Lodévois et le Larzac, Thomas Belaman et Frédéric Marquis.
La Manufacture de la Savonnerie de Lodève est rattachée depuis 1826 au site des Gobelins.
Les licières réalisent des tapis d’exception destinés aux ambassades, aux monuments nationaux, au Palais de l’Élysée, perpétuant une technique de tissage qui se transmet depuis plus de quatre siècles. La Savonnerie prend résolument le parti de la création contemporaine. De douze mois à sept ans sont nécessaires à la fabrication d’un tapis.