SOLINE

Discipline(s)
Dessinateur/trice, Graphiste, Peintre
Informations de contact
Mme Soline PLA
Téléphone

Localisation

Statut
Artiste-auteur
N° MDA ou Agesssa
P392289
Mon Histoire

Après une école d’art, j’ai étudié la littérature et l’histoire de l’art jusqu’au doctorat après plusieurs années de recherche sur l’art magique.

D’abord peintre abstrait, aujourd’hui je peins aussi des murs, des roches, paysages informels et déstructurés d’eau et de pierres, des gouffres, des failles, des arbres…

Les défis sont au cœur de mon travail : Unir l’abstraction à la figuration, travailler la soie comme un mur, le papier comme une toile, utiliser les mediums à contrario, peindre l’écorce avec de la pierre, la pierre avec du bois…

J’élabore mes peintures à partir de pigments naturels, la plupart du temps simples terres et craies trouvées dans ma région, cendres, végétaux…

Sur la soie ou le papier japonais, je travaille à partir de la technique du batik, à l’épargne à la cire.
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Article ci-dessous paru dans le livre Artistes Occitanie, les 30 artistes 2024
Saint Paul de Loubressac (Lot)
Soline
Des paysages qui émergent de la cendre et du charbon

Soline fabrique ses pigments avec les éléments que la nature lui fournit. La nature propose, l’artiste prend la suite et jette les pigments sur la toile, puis structure le résultat par l’eau, la cendre, le charbon. Quand l’aléatoire se transforme en paysage d’un grand réalisme.

Il faut prendre son temps pour regarder les oeuvres de Soline: chaque toile reste souvent dans une gamme de couleurs assez réduite: un camaïeu de bleus, une palette autour de l’ocre, une variation de gris colorés. Il faut donc d’abord se plonger dans la peinture avant de voir le sujet. Et apparaissent alors des paysages variés: forestiers, urbains, maritimes. Certains émanent de la brume, d’autres émergent carrément de l’obscurité.
Tous proposent une ambiance particulière, sans personnage, sans notes de couleur qui sortirait de la palette générale. Une ambiance ou le sujet et la matière font cause commune.

Après avoir longtemps pratiqué une peinture abstraite, l’artiste réussit maintenant dans ses oeuvres à concilier des choses souvent inconciliables.
D’une part, une peinture réalisée à partir d’une palette réduite à ces pigments qu’elle produit elle-même: des fusains à partir de charbon de bois, du brou de noix à partir de bogues qu’elle laisse sécher plus d’un an avant de les broyer, de la terre broyée, de la cendre, des végétaux, du bois.
Sans oublier le calcaire, présent partout dans le Quercy Blanc où elle réside. “Le sol ici est un calcaire très clair comprenant des veines ferrugineuses. En broyant ces calcaires, on obtient une gamme qui va des blancs aux ocres. Et si on y intègre l’ocre de Saint Cirq Lapopie, on va plus loin dans les tons orangés”.
“La base de mon travail, c’est vraiment cette recherche des éléments dans la nature qui me permettent d’en extraire des pigments. Et maintenant que j’utilise ces matières naturelles, le paysage est revenu. Comme si le minéral se souvenait de ses origines”.
“Je mélange parfois mes pigments avec ce qui les fera tenir, à l’ancienne, mais finalement je travaille beaucoup en jetant directement le pigment en poudre sur le support. C’est là qu’il se mélanger avec ce qui va le faire tenir. J’asperge par exemple mon support d’eau puis jette la cendre dessus, puis je la souffle, notamment quand je fais des performances”.
Quand l’artiste jette de la cendre sur une toile préalablement aspergée d’eau, la cendre suit naturellement les voies que l’eau a déjà tracées.
Certains artistes en resteraient là.
Mais Soline va ensuite donner forme à ces premières lignes, rajouter des traits horizontaux, beaucoup de coulures pour équilibrer l’ensemble et construire une œuvre. Et puis elle remet des pigments, rejette de l’eau, ajoute parfois de la colle, du vernis, intervient à nouveau. Il y a parfois plus d’une dizaine de couches sur la toile.
Et peu à peu émerge une forêt de troncs rectilignes qui rejoignent le ciel. Ou un orage qui se prépare, à partir de nuages lourds qui surmontent une mer très calme. “Dans ce cas, c’est clairement la façon dont le support retenait la cendre qui a finalement fait apparaître ces nuages”, précise l’artiste.
“Quand je travaille ainsi, évidemment le sol de l’atelier est plein d’eau mêlée à des pigments. J’en profite pour jeter des papiers par terre que je récupérerai ensuite, salis par les restes de mon travail sur la toile précédente”.
Ce sont ces papiers qu’elle a par exemple ajoutés au tableau Princesse: en fait le nom que les ouvriers d’Ivry sur Seine – où elle a grandi – appelaient la cheminée d’usine. “Elle n’existe plus aujourd’hui, mais j’ai voulu revisiter les paysages de mon enfance”. La cheminée est clairement identifiable, mais le bas du tableau, lui, présente des collages de papiers dans un amas de forme qui évoque des constructions, mais rien de très précis.

Aujourd’hui, son travail se veut être un retour aux sources dans une région riche d’histoire picturale: Pech Merle en est un bel exemple de peintures aux pigments, datant de plus de 20 000 ans.
“En fait, j’ai beaucoup étudié l’histoire de l’art et désormais je ressens le besoin de renouer avec ce que faisaient ces premiers artistes, tout près de chez moi. Chez eux aussi, le support était fondamental: s’il y avait une anfractuosité dans le rocher qui évoquait une tête de cerf, ils s’en servaient! Je ne fais rien de plus aujourd’hui, quand j’utilise ce que me propose une vieille planche, ou des morceaux de bois de coffrage que je récupère sur des chantiers”.
Car Soline joue avec ce que la nature lui offre en matières de pigments, mais peut aussi remplacer la toile et le châssis par ce qu’elle trouve ici ou là: des planches dont les veines laissent entrevoir un début de motif, des bouts de bois qui peuvent se marier pour proposer un nouveau support, etc. “Cela m’arrive d’assembler des vieux bois de chantier. Et j’ajoute des papiers coréens,sur lesquels je peins, ou je sculpte dans le bois. Cela fait un paysage”.
Bref, Soline prend ce que la nature lui donne, de brut, de transformable, de déjà transformé. Et en propose une nouvelle version, qui fait revivre à la fois les éléments d’origine (le support, les pigments) et les paysages qui l’entourent (le motif) , dans un art qui ne cache pas ses références à la peinture de ses ancêtres de Pech Merle. La boucle est bouclée.

VERBATIM
“Les défis sont au cœur de mon travail : unir l’abstraction à la figuration, travailler la soie comme un mur, le papier comme une toile, utiliser les mediums à contrario, peindre l’écorce avec de la pierre, la pierre avec du bois… Avec les pigments, j’ai fait le chemin à rebours jusqu’à la préhistoire avec le souci de quitter la théorie, les connaissances : juste rester émerveillée et innocente, candide, pour ressentir le primordial, ce qui fait que peu importe les outils et les connaissances dont on dispose, il reste que nous sommes les mêmes 30 000 ans plus tard, alors que nous ramassons un bout de bois brûlé pour esquisser une forme et que nous projetons de la terre et de la salive sur un mur autour d’une main, mus comme au premier jour par ce qui fait de nous cette race si particulière, humaine, qui nous différencie pour jamais : la création. ”

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Née à Perpignan. A passé son enfance à Ivry sur Seine, à une époque où cette ville était encore très ouvrière. Enfant, Soline dessine beaucoup et bien si bien qu’elle est orientée à 14 ans vers une école d’art. “C’était formateur mais j’étais trop jeune: j’ai éprouvé le besoin de compléter avec la théorie, même si cela m’a permis d’avoir des bases très solides en dessin”.
Elle étudie alors la littérature et l’histoire de l’art jusqu’au doctorat après plusieurs années de recherche sur l’Art Magique.
D’abord peintre abstraite, aujourd’hui elle fait un retour vers le paysage, dicté par les pigments que lui apporte la nature qui l’environne.
geographie-interieure.net
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Expositions, Galeries, Musées ...
Expositions(s) personnelle(s)
Exposition œuvres sur papier, Le lieu dit Sainte Marie galerie, Calès (46), septembre 2021

Exposition peintures, Maison Jacob, Castelnau Montratier (46), septembre 2021

Exposition permanente peintures et dessins, Château du Grezalide. Grezes. (46).

Peintures. 2020. Exposition Château de Hauteserre. (46).

Galerie 3F. 2018. Montmartre (Paris 18e).

Atelier ouvert au public
Oui
« Les 30 Artistes Occitanie »
Présent dans l'édition 2020 ou 2021
Galerie virtuelle