CARDINAL Nancy

Discipline(s)
Plasticien/ne
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Mlle Nancy CARDINAL
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Statut
Artiste-auteur
N° MDA ou Agesssa
C438143
Mon Histoire

Plasticienne formée en art-thérapie et déformée par le paranormal, je m’imprègne des humains pour créer des monstres.

Mes petits êtres sont nés de la récupération (os, poupées, divers objets). A mi chemin entre la vie et la mort, l’humain et l’animal, le rire et les larmes mais toujours avec humour, tendresse et dérision.
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Article paru dans le livre Artistes Occitanie, les 30 artistes 2024
Conques-sur-Orbiel (11)
Nancy Cardinal
Des poupées, un pied dans l’enfance, un pied dans l’au-delà

Nancy Cardinal réalise des créatures à base de poupées, d’os, de vieux tissus et autres. Les enfants apprécient, les adultes s’interrogent. Mais Nancy Cardinal en est persuadée: son univers lui permet de renouer avec son enfance tout en entrant dans un univers qui lui convient davantage que la réalité.

Le petit punk sur son drôle d’oiseau porte bien son nom: la poupée baigneur est maintenant d’une peau plus blanche que chair, ses cheveux noirs se dressent sur sa tête; en guise de charmant sourire bambin, elle tire la langue. Et ce petit punk chevauche un oiseau indéterminé mais d’un noir semblable à ses cheveux et vêtements.
On a quitté le monde des poupons aux joues roses et aux sourires charmants. Mais on reste tout de même dans l’univers de l’enfance, avec ce petit corps aux membres encore tout arrondis et cette tête ronde et sans ride.
Bienvenue dans le monde de Nancy Cardinal qui aime l’enfance, au point de travailler essentiellement avec des poupées, mais à condition de lui enlever toute mièvrerie, et de la faire entrer dans une nouvelle dimension.
“Mon travail sur les poupées a commencé il y a neuf ou dix ans, après un événement important dans mon parcours: une formation en art-thérapie que j’ai suivie de 2007 à 2010 et qui m’a profondément marquée et ouvert des portes, explique-t-elle. A partir de là, j’ai pu me consacrer à mon art à temps plein, sans faire de concession, même si je ne roule pas sur l’or. Jusque-là, j’avais toujours des emplois à temps partiel et me consacrais à mon art que le reste du temps”.
Aujourd’hui, Nancy Cardinal, elle-même vêtue de noir et au look punk revendiqué, est donc artiste à temps plein, même si c’est compliqué. Un choix de vie.
Comment qualifier cet univers fait de poupées de récupération, de vieilles poêles, d’os et de matières diverses et variées, sans oublier les raccords en plâtre ou papier mâché? Parmi de nombreux termes possibles, l’artiste a une préférence pour le mot “gothique”.
Des oeuvres qui en tout cas correspondent parfaitement à sa personne, à sa façon de vivre et à ses goûts : Nancy Cardinal lit de la littérature fantastique, raconte très simplement qu’elle a vécu quelques années une expérience dans le paranormal dans une maison qui était… habitée. Cela a duré huit ans dans la Haute Vallée de l’Aude. C’est dit simplement, sans souci de convaincre. Plus insolite encore, elle qui rêve d’entrer en contact avec les esprits à vécu dans la Haute Vallée sans papier: ni française, ni belge. “Je n’existais ni pour la Belgique, ni pour la France”. Une “non-personne” qui ne lui posait pas plus de problèmes que ça.
Aujourd’hui encore, Nancy Cardinal se sent vivre dans un monde en marge, avec des vues sur les choses qui ne sont sans doute pas celles du commun des mortels.
Quand elle dit par exemple qu’elle voulait être sorcière quand elle était petite, on s’étonne: sorcière? Celle qui empoisonne la pomme de Blanche-Neige? Mais non, pour elle, la sorcière incarne celle qui peut comprendre les puissances dans la nature, qui joue avec les éléments non reconnus par les humains. Nancy Cardinal croit à d’autres vies, et ne voit donc pas la mort comme un tabou qu’il ne faudrait ni aborder ni représenter.
Ce travail sur les poupées n’est pas venu tout de suite. Pendant longtemps, l’artiste a peint, dessiné, avec une prédilection pour les portraits. Et puis un jour… “ j’ai rangé mon garage, et j’ai retrouvé une poupée de ma fille et une vertèbre de chèvre donnée par un voisin. Tout est parti de là. C’est arrivé à un moment où je n’avais rien à perdre. La vie m’était indifférente, je n’avais aucune envie de plaire, de séduire”.
Elle transforme donc la poupée et poursuit aujourd’hui. “Les poupées, je les trouve moches au départ et je les rends plus belles qu’avant. Je travaille comme un enfant qui joue aux legos. Je n’anticipe pas. Des fois, je transmets un message mais plus souvent simplement une émotion”.
Aujourd’hui, dix ans ont passé et Nancy Cardinal estime avoir réalisé environ 400 créatures. Mieux encore, elle vit entourée de celles-ci, posées sur des étagères dans toute sa maison.”Ils sont tous dans ma maison, je ne les remballe jamais”.
“Je fais le deuil quand l’un d’eux s’en va. Ils ont tous une identité, il y a quelque chose de totémique dans ce travail .D’ailleurs, je ne fais pas de certificat de vente, mais un certificat d’adoption. Souvent je garde des liens avec mes clients. Comme cette femme qui m’a acheté une poupée qui avait un bébé dans le ventre. Elle avait elle-même perdu sa fille, morte en couche en ayant mis au monde des jumelles. La plupart du temps, ceux qui m’achètent ont un lien très fort avec l’oeuvre”.
Malgré tout, Nancy Cardinal est tout de même consciente que ce monde singulier peut renvoyer une image lugubre que les gens ne souhaitent pas avoir en face aussi crûment. Elle met donc un peu d’eau dans son vin: “Je donne à mes poupées des noms rigolos pour faire retomber la pression. Je suis sincèrement désolée qu’elles puissent faire peur!
Mais parfois les gens arrivent à exprimer ce qui leur déplaît dans mes oeuvres, et cela a l’air important pour eux”.
L’artiste a créé tout cet univers après avoir elle-même suivi des cours d’art-thérapie. Sans que la démarche soit raisonnée, elle propose aujourd’hui un art qui parle aux plus fragiles. Un art brut, singulier, gothique. Au choix.
Anne Devailly

BIO BIO BIO BIO
Nancy Cardinal est belge, née à Mons en 1969.
Elle fait un bac arts plastiques en Belgique, bac dans lequel la moitié des heures étudiées sont des heures consacrées au dessin, avec quatre professeurs différents.
Après une dizaine d’années de petits boulots de nature la plupart du temps artistique, elle éprouve le besoin de changer de vie: à 30 ans, elle quitte la Belgique et vient s’installer dans le sud de la France où elle réside toujours.

VERBATIM
“Les enfants, eux, n’ont pas de problèmes avec le fantastique. L’imaginaire, c’est leur monde. Les adultes, eux, ont peur de la mort. Ce qui ne les empêche pas de regarder le journal télévisé, fourchette en main, mâchant de la viande, devant des images de cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants tués dans des guerres, des attentats, des catastrophes. Allez comprendre”.
entretien de l’artiste avec Bruno Coince, L’Indépendant, 2018
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Atelier ouvert au public
Oui
« Les 30 Artistes Occitanie »
Présent dans l'édition 2020 ou 2021
Galerie virtuelle

Œuvre en vente spéciale
Ma sélection
Titre
L'arbre de vie attend le dégel

Description

Arbre-personnage fait de bois, tête de poupée et branches en fil de fer avec enduit (40 cm de hauteur)


Prix
250,00€

Gamme de prix
50,00 € - 600,00 €