Philippe Saucourt et Thierry Genay

Philippe Saucourt et Thierry Genay

• Thierry Genay. Graphiste dans le textile, Thierry Genay est devenu par la suite photographe de natures mortes. Du graphisme il a gardé l’expérience de la composition, du textile celle des matières. L’artiste a commencé par un travail graphique abstrait et épuré, prenant le contrepied des ambiances surchargées des tendances de la mode sur lesquelles il avait précédemment beaucoup travaillé.
  Ensuite est venu le choix du médium photographique par culture, par goût et par association avec un intérêt tout particulier pour la peinture hollandaise du XVII° siècle, que ce soit par la matière picturale des grands fonds ocres et gris des natures mortes ou la construction rigoureuse des scènes de genres.
  Thierry Genay est donc un photographe héritier d’une peinture qui, à défaut de motifs nobles et sublimes, se nourrit d’une perception du quotidien. Ses compositions photographiques s’inscrivent dans cette histoire sans cesse renouvelée de la nature morte. Nature morte miroir des modes de vie, d’une réalité quotidienne humaniste ou spirituelle, d’une réflexion sur l’harmonie de la nature, mais toujours écho de l’intime. Cabinet de curiosités composé d’objets simples, naturels ou manufacturés, perdant leur qualité d’usage pour devenir forme et matière intégrant parfaitement l’arrière-plan. Objets modestes qui se valorisent mutuellement, se fondant dans une composition qui glisse vers l’abstraction.
  Il s’agit d’un travail où l’on retranche plutôt que d’ajouter ; il s’agit d’orchestrer précisément un silence, l’expression d’un équilibre en apparence tranquille entre formes et matières, entre plein et vide, entre ce qui se verrait et ce qui ne se voit pas.

• Philippe Saucourt est peintre et plasticien autodidacte. Le dialogue entre photographie et peinture caractérise sa démarche actuelle. Point de départ du tableau, la photographie est pour lui la marque indéfectible du réel. Son rôle de peintre est d’y mêler ensuite sa propre trace, à mi-chemin entre réalisme et onirisme. Bien qu’identifiables, ses paysages urbains, industriels ou naturels semblent parfois se soustraire au regard du spectateur, pour faire place à un travail sur la lumière.