Max Hooper Schneider, Pourrir dans un monde libre

Informations
Expos-Conférences

Max Hooper Schneider, Pourrir dans un monde libre



 Montpellier

Du 12 février 2022 au 24 avril 2022


Max Hooper Schneider, Pourrir dans un monde libre

 

Première exposition monographique de l’artiste américain dans une institution européenne

 

Pourrir dans un monde libre – dont le titre est une référence à la chanson éponyme du groupe de death metal Carcass – est une carte blanche à l’artiste. Il investit l’ensemble des espaces du MO.CO. Panacée, dans lesquels il présente des paysages en mutation, ce qu’il appelle des jardins « médico-légaux » (forensic gardens).

Si Hooper Schneider définit le jardin classique comme une délimitation dans l’espace et le temps, dont le sujet principal est la croissance et le pourrissement, son variant scientifique effectue une « autopsie » des états transitionnels d’un processus (dé)génératif. Les traverser invite invariablement à la réflexion suivante : quels sont les nouveaux écosystèmes qui surgissent au moment où l’environnement dépasse son point de rupture ?
Quels organismes peuvent survivre ou naître dans ces conditions de vie propres à l’épuisement de notre capitalisme tardif ?

Ce nouveau monde, tel que Hooper Schneider l’imagine, ne laisse plus aucune place
pour l’humain. Or, loin de déplorer les effets néfastes sur la Terre qu’a entraîné l’avènement de l’espèce humaine (l’Anthropocène), l’artiste savoure le potentiel créatif du désastre écologique imminent, et dont l’imaginaire se nourrit de l’idée profondément optimiste que la matière ne meurt jamais, seulement qu’elle change de forme.

Les espaces du MO.CO. Panacée se transforment en autant de fragments oniriques qui évoquent, chacun à leur tour, un moment donné dans l’état non- quantifiable du périmortem, à savoir cet état de changement qu’est le point supposé entre la vie et la mort, la décomposition et la régénération. Son dynamisme évoque autant un début prometteur qu’une fin ou une perte : rien ne vient de nulle part, et rien ne peut être réduit à néant. Pourrir dans un monde libre s’apparente à une dérive somnambule à travers d’improbables scènes d’apogée, d’effondrement et de successions écologiques dont les protagonistes non-humains, appartenant aux royaumes végétal, minéral, animal, fongique et viral, sont à la fois oracles et entrailles.

L’exposition comprend une dizaine de sculptures récentes, certaines cinétiques,
qui abordent par leurs matériaux assujettis aux usures du temps – pourrissement, fragmentation, fossilisation, mécanisation, changements d’odeur et de couleur – les contradictions inhérentes à la confrontation avec la mort ou la perte. En outre, le MO.CO. Panacée présente une série de nouvelles œuvres – sculptures, vidéos, installations immersives – produites en collaboration avec des acteurs du territoire lors d’une résidence de recherche et de production à Montpellier.

Fossiles, résine, poupées vintage, accessoires BDSM galvanisés en cuivre, ceintures de cartouches en fonte d’aluminium, algues et plantes marines, détritus estuariens, néons : Hooper Schneider opère une déhiérarchisation de la valeur symbolique de toute matière qu’il touche, d’une civilisation en chute libre. Peut-être que ses jardins « médico-légaux » ressemblent à un cimetière, mais celui-ci dégorge de nouvelles formes de vie.

Commissariat : Anya Harrison Pauline Faure

 

Max Hooper Schneider est né en 1982 à Los Angeles, Etats-Unis. Formé en biologie marine et architecture de paysage, Hooper Schneider a une pratique qui se situe au croisement de l’art et de la science et comprend souvent diverses collaborations avec des chercheurs, artisans, créateurs et fabricants afin d’imaginer de nouveaux écosystèmes où l’artificiel et l’organique, l’humain et le non-humain se fusionnent, s’infectent, s’hybrident et se contaminent prenant de formes inédites.


Infos pratiques
MoCo Panacée

13 rue de la République 34000 Montpellier

Evènement Payant
Non