Marc Dantan, Coeurs à terre, ravage du médiator

Marc Dantan, Coeurs à terre, ravage du médiator

Marc Dantan, photographe montpelliérain présente une série de portraits de victimes du Mediator. Pour cette occasion, l’artiste invite trois artistes à présenter leurs œuvres aux côtés de ses photographies : Fanny Gillequin, David Pitre et Maïa Amiel.

C’est en 2017 que le photographe montpelliérain Marc Dantan contacte Irène Frachon, pneumologue brestoise, après avoir vu le film d’Emmanuelle Bercot La Fille de Brest, sorti en 2016.
Ce film adapte le livre de la Docteure Frachon Mediator 150 g : combien de morts ? 1976-2009 Enquête sur une toxicité attendue, paru en 2010 aux éditions Dialogues.
L’artiste rejoint alors la lanceuse d’alerte dans sa quête mettant en lumière les conséquences dramatiques du Médiator, antidiabétique dérivé de l’amphétamine commercialisé en 1976, présenté comme un médicament anti « gras » et utilisé comme coupe-faim.
Dès 1999, les premiers cas d’hypertension portale et de valvulopathies sont rapportés mais il est prescrit jusqu’à son retrait de la vente en France, en 2009.
Il faudra attendre 2019 pour que l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux reconnaisse plus de 3700 personnes vivantes ou décédées victimes du Médiator.
Le photographe retrouve cinquante-deux victimes opérées dont il décide de réaliser le portrait, par leurs cicatrices et leurs visages, humanisant alors l’horreur du scandale lié au Mediator.
À l’issue de cette cartographie des victimes en France, Marc Dantan réalise un ouvrage, Visages du Mediator, aux éditions Prescrire en 2019.
Ce sont ces portraits et ces témoignages que le photographe a choisi de présenter à l’Espace Saint-Ravy. Ils dialogueront avec le travail de trois autres artistes montpelliérains, Fanny Gillequin, David Pitre et Maïa Amiel, qui réalisent pour l’occasion des œuvres engagées.

L’exposition est proposée en lien avec la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. En effet, le scandale du Mediator pose la question de la pression des normes sociales qui régissent les apparences physiques surtout féminines puisque, très majoritairement, les victimes du Mediator sont des femmes auxquelles le Mediator fut proposé pour ses propriétés anorexigènes.

• En parallèle de l’exposition, la Ville de Montpellier reçoit à la Faculté de droit et de science politique, le 9 mars, pour une conférence, deux figures centrales dans le dévoilement du scandale sanitaire du Médiator.
  Conférence ‘L’affaire du mediator, du lancement d’alerte à la qualification jruidique des dommages corporels’, avec la docteur Irène Frachon, et Maître Jean-Christophe Coubris, animée par Céline Le Gal-Fontès, professeur de droit et économie à la santé. Jeudi 9 mars, amphithéâtre Guillaume de Nogaret, Faculté de droit et de sciences politiques.