Jean-Michel Solvès

Jean-Michel Solvès

Magma

« L’astronomie contemporaine nous apprend que notre univers a une histoire. On peut l’assimiler à une croissance progressive de la complexité cosmique. Issus d’un magma informe, apparaissent progressivement des structures de plus en plus organisées (atomes, molécules, cellules, organismes vivants). Elles possèdent des propriétés émergentes variées. Hasard et lois jouent un rôle majeur dans leur élaboration. Le créateur artistique (musique, plasticien, littérature) s’inscrit dans cette mouvance et y apporte sa propre contribution. Il est « l’artisan du huitième jour », dans cette vaste « aventure cosmique ».

Hubert Reeves

Les œuvres de Jean-Michel Solvès que nous découvrons cet été aux Ostals s’ouvrent sur une idée forte : nous sommes, chacun de nous, un monde en mouvement, une conscience en lien constant avec l’univers. De cette idée, Jean-Michel Solvès fait naître MAGMA, une force intérieure, tellurique, qui alimente le cœur de sa création.

Ici, peu de couleurs : juste l’essentiel. Il joue avec la dilution, le geste, la matière, le trait, le graphisme et les strates.. On devine une silhouette au cœur du Magma, on devine le Magma constitutif de la silhouette. Sa peinture est proche de sa sculpture, dense et vibrante, évanescente et brute à la fois.

Ses œuvres naissent d’un geste murmuré ou fulgurant. L’impact, la vitesse se synchronisent et tout son corps se délie dans une fusion avec le support : les mains, les pieds, les brosses et les appositions sont les instruments de conduction. Ils donnent toute leur place à la trace du geste autant qu’au message profond qu’il délivre : ÔM et AMOR FATI, comme les deux fils rouges d’une exposition universelle et introspective.

Solvès travaille l’acrylique, les pigments, l’huile, l’eau, l’essence — ses médiums de prédilection. Émerge le processus du vivant à travers des figures archétypales, évoluant au rythme d’une respiration, au cœur d’un éclat fait de cosmogonies, de cartes oubliées, de glyphes anciens et d’architectures enfouies dans la mémoire de l’inconscient collectif.

Libérées des contraintes du récit, ses figures avancent, denses, silencieuses, dans une métamorphose où matière picturale et temps de la couleur se confondent.

Elles évoluent dans une respiration au cœur d’un éclat de cosmogonies, de cartographies, de glyphes et d’architectures tapies dans la mémoire de l’inconscient collectif.

Apaisantes ou troubles, Jean-Michel Solvès propose ses accouchements de figures et d’espaces comme une libération par la peinture, des transformations apposées avec soin.