Gerard et Kelly, Ruines – Rosalind Nashashibi, Monogram

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Expos-Conférences

Gerard et Kelly, Ruines - Rosalind Nashashibi, Monogram



 Nîmes

Du 14 octobre 2022 au 26 mars 2023

Vernissage le 13 octobre 2022
18h00 – 18h00


Gerard et Kelly, Ruines – Rosalind Nashashibi, Monogram

– Gerard et Kelly, Ruines
Depuis plusieurs années, Carré d’Art a ouvert sa programmation et la collection à la performance et à la danse contemporaine avec les expositions d’Anne Imhof, Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cotencin, Tarik Kiswanson ou l’exposition «A Differtent way to move – Minimal Art and Post-modern Dance.»
L’exposition de Gerard & Kelly s’inscrit dans cette exploration des gestes et du corps qui fait écho à des contextes historiques et socio-politiques spécifiques.
Le travail de Gerard & Kelly s’est entre autre développé autour du projet «Modern Living» qui se présente comme une série de performances, d’installations vidéos, sculptures, et dessins par lesquelles ils interrogent des projets architecturaux qui déjouent l’usage bourgeois et patriarcal traditionnel.
Ils sont intervenus dans la Schindler House à West Hollywood en Californie et la Glass House de Philip Johnson dans le Connecticut. Des architectures pensées pour les architectes eux-mêmes et pour abriter des relations aussi expérimentales que leurs conceptions. La maison devient le cadre de relations intimes où les performeur.euse.s s’approchent et s’éloignent, apprennent à vivre ensemble. C’est une façon de repenser les notions de genre, de couple et d’espace intime à partager. Schindler a conçu sa maison en 1921 pour deux couples dans une ébauche de vie communautaire. Johnson a pensé la sienne construite en 1949 dans la forêt pour abriter la vie avec son partenaire David Whitney.
Dans l’exposition est également présenté le projet récent Panorama, filmé à la Bourse de Commerce à Paris, aujourd’hui écrin de la fondation Pinault mais qui était à l’origine un bâtiment à la gloire du commerce et de la finance. Les peintures panoramiques dans la rotonde datant de 1889 sont les témoignages du colonialisme. Trois performeur.euse.s de différentes origines, cultures et formations habitent l’espace épuré de Tadao Ando chargé de l’histoire des puissances impérialistes. Au discours qui se déploie dans la rotonde répond une fragilité des corps dans l’espace monumental mais aussi l’affirmation de gestes qui sont la manifestation d’identités multiples.
Ils présenteront également au Cinéma le Sémaphore à Nîmes Bright Hours qui est un prolongement de leur série Modern Living. Dans ce film, ils se sont intéressés à l’aventure entre l’architecte Le Corbusier, interprété par Jeanne Balibar, et la danseuse américaine Joséphine Baker, incarnée par Emara Neymour-Jackson, lors d’une croisière en 1929. Les artistes infusent dans la perfection moderniste de la Cité Radieuse à Marseille une sensualité joyeuse et une force subversive, ré-imaginant le chef-d’oeuvre moderniste de Le Corbusier comme un bateau flottant sur l’horizon – qui suspend, le temps du voyage, les normes et les frontières. Gerard & Kelly avaient déjà abordé cette relation à la Villa Savoye dans le cadre d’une performance présentée par le Festival d’Automne à Paris en 2019.

Artistes d’origine américaine, Gerard & Kelly vivent et travaillent à Paris. Leurs œuvres sont présentes dans les collections du musée Solomon R. Guggenheim de New York ; du musée Hammer à Los Angeles ; du LACMA Los Angeles County Museum of Art, du FRAC Franche-Comté à Besançon, et du Carré d’Art. Gerard & Kelly travaillent actuellement sur leur prochaine exposition qui sera présentée à la galerie Marian Goodman à New York à l’automne 2022. Dans le cadre de Mondes nouveaux, ils préparent également leur prochain projet de film qui sera tourné à la Villa E-1027 d’Eileen Gray.

Rosalind Nashashibi, Monogram
Rosalind Nashashibi est une cinéaste et une peintre vivant à Londres d’origine palestinienne et nord-irlandaise.
Ses films utilisent un langage à la fois documentaire et spéculatif, basé sur l’observation de sa propre vie et du monde qui l’entoure en dialogue avec des éléments de fiction ou de science-fiction, proposant souvent des modèles de vie collective. Ses peintures évoquent également des espaces réels ou plus oniriques où peuvent apparaître des personnes ou des animaux, partageant souvent le plan de l’image avec des signes et des apparitions. Ses films sont tournés à hauteur des yeux, dessinent un espace intime. Ils deviennent une matière vivante avec une surface active faite de pulsation et de lumière. Corps, objets, regards, paysages se partagent le même espace sensible.
Denim Sky est un long métrage qui a été tourné en trois parties sur une période de quatre ans entre 2018 et 2022. Il a été filmé sur l’isthme de Courlande, au bord de la mer Baltique, ainsi qu’à Édimbourg, à Londres et dans les îles Orcades, en Écosse. L’artiste elle-même apparaît dans la trilogie avec ses enfants et ses amis. Les amitiés croissantes et sa reconsidération du concept de famille ont incité Nashashibi à approfondir l’un des sujets les plus importants de son travail récent – l’amour et la recherche de relations durables et de solidarité, en particulier celles qui vont au-delà de la notion de famille nucléaire. Dans la première partie de «Denim Sky», les protagonistes discutent du roman de science-fiction The Shobies’ Story (1990) de l’écrivain américain Ursula K. Le Guin, dans lequel la communauté et la compagnie sont également des thèmes importants. Un autre thème qui relie le film et le livre est celui du temps non linéaire en tant que nouvelle réalité humaine. Dans le monde contemporain le temps non linéaire est structuré par des formes fragmentées d’appartenance et divers types de distanciations entre les personnes, tant volontaires que forcées.
La peinture joue un rôle important tant dans le film que dans l’exposition dans son ensemble. «La plupart des peintures que j’ai réalisées ont intégré ma curiosité pour les signes – qu’il s’agisse de la croix ou du cadre, ou plus baroque » Elle s’est intéressée au monogramme, ces emblèmes à la fois reconnaissables et énigmatiques qui réunissent plusieurs lettres dans un seul dessin. Le monogramme peut représenter une personne, une entité ou un groupe, voire une signature. Ils ont aussi une dimension qui relève de la magie. Pour Nashashibi, un monogramme est une unité d’identité distillée qui détient son propre mythos ou glamour, et un signe est une concentration de pouvoir et de signification, concentration de pouvoir et de sens.
Plusieurs peintures réalisées récemment dans une période post-pandémie seront présentées dans l’exposition.

Rosalind Nashashibi a exposé à Documenta 14, Manifesta 7, la Triennale Nordique et Sharjah X. Elle a été nominée pour le Turner Prize en 2017 et a remporté le prix Beck’s Futures en 2003. Elle a représenté l’Écosse à la 52e Biennale de Venise. Ses expositions personnelles les plus récentes incluent le CAC de Vilnius, la Sécession de Vienne, la CAAC de Séville, le Chicago Art Institute et le Kunstinstuut Melly de Rotterdam. Elle a été la première artiste en résidence de la National Gallery de Londres en 2020.

 


Infos pratiques
Carré d'art

Place de la maison carrée 30000 Nîmes

Evènement Payant
Non