Devenir. Peter Lindbergh

Les images de Peter Lindbergh se chargent et se nourrissent de références esthétiques fortes, faisant de lui autre chose qu’un simple metteur en scène pour magazines chics ou branchés.
S’occupant autant de danse que d’art conceptuel, il suit une tradition pour laquelle le photographe de mode doit être, avant tout, un artiste, et son geste doit s’inscrire au sein de pratiques esthétiques croisées.
Ainsi, Peter Lindbergh ajustera son propre style en empruntant aussi bien au registre des grands opérateurs modernistes allemands ou américains, qu’à la prestigieuse « École de New York », récemment exposée au Pavillon populaire.
Mais le cinéma est aussi, chez lui, grand pourvoyeur d’images, d’ambiances, de l’expressionnisme allemand (Murnau, Fritz Lang), en passant par l’œuvre de son ami Wim Wenders, Les Ailes du désir ou Paris, Texas.
Voici donc une exposition – la première rétrospective en France depuis la disparition de l’artiste – qui montre combien la photographie de mode est l’objet d’un renouveau, celui d’une iconographie de la femme, bien plus libre et respectueuse de cette dernière.
Celui, également, d’une forme d’écriture visuelle plurielle.
À travers ces partis pris, Peter Lindbergh est montré devenant enfin lui-même, se construisant en un artiste généreux, complice et respectueux de ses modèles. Insufflant à un genre souvent négligé ou parfois décrié dans l’histoire de l’art, celui de la photographie de mode, une dignité nouvelle.
L’exposition, sur les deux niveaux du Pavillon populaire, proposera une centaine de photographies, du petit au très grand format, ainsi qu’un ensemble de documents, ouvrages et objets permettant de se projeter dans l’intimité du travail créatif de l’artiste.