
Du 23 juin 2025 au 28 juin 2025
Christine Gouez-Manhes
« Faire Face »
Faire Face, c’est interroger notre rapport aux éléments : ceux qui nous dépassent, nous éprouvent, nous façonnent. Se confronter au vent, à la sécheresse, à la puissance du monde naturel mais faire face également à sa vulnérabilité actuelle — et par là même, à la nôtre.
Ce fil conducteur traverse deux séries présentées dans le cadre de cette exposition : une sur la nature, l’autre sur les cirés jaunes. Deux manières d’aborder notre relation à ce qui nous entoure et nous oblige à réagir, à tenir bon, à nous adapter.
Dans la série sur la nature, Christine Gouez-Manhes s’est laissée porter par les mouvements de la peinture, les textures, les accidents. Elle a voulu que la force des éléments s’exprime directement à travers la matière, sans chercher à tout maîtriser. Ce travail est né d’une envie de lâcher prise, de se libérer d’une approche trop figurative pour se rapprocher de l’essentiel : l’énergie de la nature, son rythme, sa puissance.
Ces tableaux évoquent une nature qui évolue, mais aussi une nature mise à mal. L’appauvrissement des sols, la sécheresse, les transformations brutales : autant de réalités qui traversent ses toiles. Et pourtant, malgré les épreuves, une beauté émerge. La nature résiste, se transforme, gagne toujours. Face à elle, nous ne sommes que de passage. Selon notre position, nous sommes simples observateurs… ou acteurs. Dans tous les cas, nous faisons face — nous nous ajustons, repensons notre place, et parfois acceptons de ne pas tout contrôler.
En parallèle, elle a poursuivi mon travail sur les cirés jaunes, qu’elle développe depuis plusieurs années. Cette série est un hommage à ses racines bretonnes, à un mode de vie confronté chaque jour à la rudesse du climat : la pluie, le vent, les vagues, les embruns. Les cirés que je peins ne sont pas des objets de carte postale. Ce sont des vêtements de travail, usés par le temps et l’effort. Ils portent en eux la mémoire des gestes et des corps qui luttent contre les éléments. Ces cirés sont comme des témoins silencieux : ils protègent, signalent, incarnent la présence humaine sans la montrer.
Entre les deux séries, un même écho : une tension entre force et vulnérabilité, entre exposition et protection.
Faire face, c’est parfois lutter, parfois céder, souvent s’adapter. Et toujours, malgré la rudesse, une lumière apparaît. Elle traverse les couches, accroche les reliefs, révèle la couleur.
Une lumière qui parle de vie, de résistance et de transformation.

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